En France, si l’on est salarié, nous cumulons des heures de formation, via le dispositif CPF (Compte Professionnel de Formation). Jusqu’en 2015, ce droit à la formation s’appelait le DIF (Droit Individuel à la Formation) instauré par la loi n° 2004-391 du 4 mai 2004. À cette époque, la formation professionnelle devait être demandée par l’employeur, ou sous forme de congés formation, ou d’année sabbatique. En 2015, le DIF a été réformé et remplacé par le CPF par la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 visant à la liberté de choisir son avenir professionnel. En 2024, le CPF devrait de nouveau être réformé, mais, cette fois-ci, cela risque de ne pas aller dans le bon sens, du moins, pour certains. Dans les faits, un reste à charge sera à payer par le salarié, et ce n’est pas une excellente nouvelle. Décryptage.
Le CPF aujourd’hui, qu’est-ce que c’est ?
Concrètement, tout salarié cumule, par an, jusqu’à 150 heures de formations sur huit ans. Ces heures sont « stockées » sur un compte spécial appelé Compte Professionnel de Formation, et consultables sur le site moncompteformation.gouv.fr. Le candidat peut alors choisir la formation qu’il souhaite, qu’elle ait ou non, un rapport avec son emploi, et payer sa formation avec ses heures cumulées. Certains salariés peuvent avoir cumulé des milliers d’euros après des décennies de travail. Cependant, cette somme est exclusivement destinée à la formation professionnelle, ne peut pas être perçue, ni même transmise à un tiers. L’opération est simple, si vous avez l’intention de vous former sur un logiciel de création graphique, vous choisissez votre formation, vous la réglez directement avec votre solde disponible, puis payez le reste à charge, s’il en existe un.
Et, demain, qu’est-ce qui pourrait changer ?
L’annonce a été faite lundi dernier par le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave. À partir de cette année, mais sans date précise, une participation forfaitaire de 10 % sera mise en place, et donc à la charge de l’utilisateur. « Cette participation forfaitaire va être mise en œuvre dès cette année, ce qui nous permettra de générer 200 millions d’euros d’économies sur un total de deux milliards », a-t-il déclaré, comme dans cet article repris par France Info. Dans les faits, une formation à 3 000 € ne sera donc plus « gratuite » mais coutera 300 € au salarié. Le décret est prévu pour le mois d’avril, et ne concernera pas les demandeurs d’emploi, ou ceux dont l’entreprise demande, et finance la formation en question. Si vous souhaitez utiliser votre compte CPF, c’est alors le moment ou jamais de le faire gratuitement !
Pourquoi ce retournement de « veste » ?
Le CPF avait donc été instauré en 2018, et cela permettait en conséquence aux salariés de se former gratuitement, ou de se reconvertir professionnellement. Et, aujourd’hui, tandis que l’État Français cumule 3 088,2 Md€ de dette, selon l’INSEE, il faut faire des économies. Pour les syndicats, et certains organismes de formation, cette mesure pénalisera les plus bas salaires, et fermera les portes de nombreux salariés à des formations qualifiantes. Et, cette décision, serait la faute aux escrocs, selon Marie-Ange Coz, formatrice pour adultes diplômée dans le secteur sanitaire et social.
Et, notamment à ceux qui ont détourné ces fonds, pour récupérer l’argent au lieu de se former. Mais, ce serait aussi la faute de certains utilisateurs. Par exemple, depuis l’ouverture du CPF au permis moto, les autoécoles croulent sous les demandes. Mais, il faut se demander si tous les candidats, ont vraiment besoin de ce permis « pour travailler ». Rappelons que ce CPF est un compte de Formation Professionnelle, et n’a aucune vocation aux loisirs, normalement ! Que pensez-vous de cette modification du compte CPF ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
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