Zaï, une méthode africaine ancestrale pour « capturer l’eau de pluie » et cultiver sans arrosage (ou presque)

L'eau est une ressource rare et vitale pour les habitants du Sahel, l'une des régions les plus arides du monde. Face à des terres asséchées et des pluies insuffisantes, certains paysans ont redécouvert une méthode ancestrale, le zaï, pour capturer l'eau de pluie et redonner vie à leurs cultures de mil et de sorgho.

L’eau est une richesse qui se raréfie, nous le constatons chaque jour un peu plus. En Europe, nous avons la chance de vivre sous un climat qui apporte des pluies fréquentes et parfois intenses. Certes, nous subissons le dérèglement climatique par le biais de fortes chaleurs, d’érosion ou d’incendies, mais nous ne manquons pas encore d’eau. Cette chance, les habitants de l’une des régions les plus arides du monde, le Sahel, ne l’ont pas. Leurs terres sont d’une sécheresse extrême et les pluies de la saison humide ne les pénètrent plus. L’eau reste en surface et provoque une érosion supplémentaire des sols. Pour pouvoir cultiver le mil ou le sorgho malgré tout, certains paysans pratiquent la technique du zaï. Une technique ancestrale qui commence d’intéresser les experts du monde entier. Découverte.

Comment les habitants du Sahel capturent-ils l’eau de pluie ?

Contrairement à nous, Européens, les habitants de cette région aride n’utilisent pas de récupérateurs d’eau de pluie. En juin, les premières pluies viennent rafraîchir l’atmosphère et on peut voir jaillir de terre les premières pousses de mil ou de sorgho. De petits points verts dans une immense étendue de terre rougeâtre, caractéristique de cette région du monde. Dans certains endroits de cette région, les pluies ne suffisent pas à gorger les sols d’eau. Au contraire, elles ruissellent et accentuent encore l’érosion, rendant les cultures quasiment impossibles. Un paysan originaire de Gourga (Burkina Faso) a décidé de tester une méthode ancestrale, pour tenter de redonner vie à ses terres appauvries et devenues inutiles.

Zaï, une technique agricole, dans le village de Batodi, commune de Tajaé, Niger (juin 2012)
Zaï, une technique agricole, dans le village de Batodi, commune de Tajaé, Niger (juin 2012). Image d’illustration. Crédit photo : Wikimedia / 1080 Film & TV (capture d’écran vidéo)

La technique du zaï, qu’est-ce que c’est ?

La « technique du zaï» est une méthode agricole traditionnelle qui est utilisée dans certaines régions du Sahel, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger, pour améliorer les conditions de culture dans des zones semi-arides et désertiques. Le terme « zaï » vient de la langue locale Mooré, parlée au Burkina Faso, signifiant « trou ». La méthode consiste à creuser de petits trous dans le sol avec une daba (pioche locale), généralement à intervalles réguliers, et à y déposer des matières organiques comme des cendres, du compost, des feuilles ou du fumier. Ces matières organiques permettent de retenir l’humidité dans le sol, d’enrichir la terre en nutriments et de favoriser la germination des graines.

Comment fonctionne la technique du zaï sur les plantations ?

Lorsqu’il pleut, l’eau entre dans les trous et fait développer les graines déposées sous la paille, formant un environnement humide, propice à leur développement. Les trous créés retiennent également l’eau lors des pluies, formant ainsi de petits bassins d’irrigation naturelle autour des jeunes plants. Puis, ces trous attirent des termites (Trinervitermes) qui vont creuser des galeries. Grâce à tous ces éléments, l’eau de pluie va pouvoir pénétrer dans les sols et leurs excréments être transformés en engrais pour enrichir les plantes semées.

Le zaï est une forme particulière de culture en poquet permettant de concentrer l'eau.
Le zaï est une forme particulière de culture en poquet, permettant de concentrer l’eau. Image d’illustration. Crédit photo : Wikimedia / 1080 Film & TV (capture d’écran vidéo)

Cela permet aux cultures de mieux résister aux périodes de sécheresse, d’améliorer les rendements agricoles et de favoriser la régénération des sols appauvris. Cette technique s’avère très simple à mettre en œuvre et elle est aussi peu coûteuse. Cela peut aider les populations locales à redonner une fonction nourricière à leurs terres appauvries. Cependant, cette méthode n’est pas une solution magique et demande notamment beaucoup d’efforts physiques pour creuser cette terre assimilée à du béton, tant elle est sèche et impénétrable.

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Source
Theconversation.com

Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

4 commentaires

  1. Ici en France, on supprime à tour de bras les haies, les fossés au profit d’etendues gigantesques sans obstacles ou des pluies fortes entraînent la terre des qu’il y a un peu de pente… et à côté on nous demande des actions qui semblent dérisoires…

  2. Cette technique a permis à des génération de survivre et si il n’y a rien d’autre cela est certainement un palliatif en attendant que l’humanité se réveille pleinement en conscience pour utiliser d’autres possibilités misent sous le boisseau et qui part et qui permettrait à l’humain de s’alimenter d’une autre façon avec moins d’efforts….

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