- Pas d’obligation nationale de destruction.
- Responsabilité du propriétaire.
- Possibilité d’arrêtés préfectoraux locaux.
- Pompiers uniquement en urgence.
- Coût presque toujours à la charge du particulier.
- Mairie non obligée d’intervenir (sauf espaces publics).
- Nids vides en hiver : inutiles à détruire.
Le frelon asiatique, ou Vespa velutina, fascine autant qu’il inquiète, surtout lorsque son nid apparaît soudainement au fond d’un jardin ou près d’une terrasse. Depuis son arrivée accidentelle en France en 2004, il a fait l’objet de multiples textes réglementaires, et a même intéressé le Sénat à travers une question restée sans réponse claire depuis 2023. L’idée de Frédéric Valletoux, alors député de Seine-et-Marne, était de lancer un plan de lutte nationale, mais nous n’avons aucun retour à vous annoncer ! Dans cet article, je vais démêler le vrai du faux sur la question de la destruction des nids de frelons asiatiques. En attendant, rappelons-nous qu’il ne faut jamais écraser un frelon asiatique, nous vous en parlions dans cet article ! De plus, on ne s’improvise pas chasseur de frelons, c’est un vrai métier qui implique des connaissances précises ! Alors, doit-on obligatoirement faire détruire un nid de frelons asiatiques ? Explications.
Ce que dit la loi (et ce qu’elle ne dit pas)
Première surprise : aucune loi nationale n’oblige un propriétaire à faire détruire un nid de frelon asiatique. C’est écrit noir sur blanc dans de multiples documents officiels, notamment dans les précisions de la préfecture de la Creuse. En revanche, un préfet peut prendre un arrêté local imposant la destruction si la situation le justifie : proximité d’une école, d’un EHPAD, d’un chemin très fréquenté, d’un parc municipal, bref, tout lieu où l’on estime qu’un danger existe pour des tiers. Le propriétaire du terrain reste donc responsable du nid, même s’il n’a évidemment pas invité les frelons à s’y installer. On retrouve ce principe de responsabilité civile dans l’article 1240 du Code civil, souvent cité lorsque des dommages touchent un tiers.
Et, croyez-moi, dans un village comme Réau, où tout se sait avant même que l’information n’arrive par la newsletter, mieux vaut éviter qu’un voisin se fasse piquer juste sous votre fenêtre. Par ailleurs, contrairement à une rumeur bien installée, la mairie n’a aucune obligation légale d’intervenir lorsqu’un nid se situe sur un terrain privé. Elle peut conseiller, orienter, ou dans de rares cas agir d’office en cas de danger avéré, mais ce n’est pas sa mission première, ni même une obligation.
Des zones sensibles qui changent la donne
Dans certains environnements, les autorités locales peuvent intervenir plus rapidement, notamment là où le public ne peut pas contourner le risque :
- Autour d’une cour d’école,
- Près d’un centre de loisirs,
- Au niveau d’une rue passante,
- Dans un parc municipal ou un stade.
Dans la mairie où je passe beaucoup de temps puisque j’y suis élue, j’ai souvent vu des habitants débarquer persuadés qu’on allait foncer sur place avec une tenue adéquate pour détruire un nid ! En réalité, seuls les pompiers et les professionnels peuvent intervenir sur les lieux publics, et uniquement si un danger réel est avéré. Ce qui exclut le nid à 12 mètres de hauteur dans un cèdre, je vous l’assure !

Qui intervient vraiment selon votre département ?
La France n’a pas un modèle unique : chaque département organise la lutte à sa manière. Et, si j’ai appris une chose en étant élue, c’est que deux départements voisins peuvent faire tout l’inverse sans que personne n’y trouve à redire. Cela me rappelle vaguement, dans un autre registre, la loi Montagne qui varie d’un département à l’autre ! Revenons aux nids de frelons ! Ainsi, dans certains territoires :
- Les pompiers interviennent encore, mais uniquement en cas d’urgence ou dans les lieux sensibles.
- Les FDGDON (Fédérations de Défense contre les Organismes Nuisibles) prennent parfois en charge les destructions, notamment dans les zones rurales.
- Dans la plupart des cas, ce sont des entreprises privées spécialisées qui gèrent l’intervention, comme le rappelle le site lefrelon.com, très utile pour comprendre la réglementation réelle.
Les délais varient aussi : de 24 heures à une semaine selon la saison, l’accessibilité, et la météo. Et, je peux vous assurer que même en Seine-et-Marne, dès que la chaleur s’installe, les entreprises sont débordées, j’ai déjà dû en appeler plusieurs pour obtenir un rendez-vous ! Le plus judicieux étant de vous renseigner en mairie, pour connaître les entreprises intervenantes, ou au moins, signaler un nid de frelons asiatiques !

Combien cela coûte et qui paie ?
Côté budget, il faut compter en moyenne de 70 à 150 €, parfois davantage si le nid se trouve à plus de 10 mètres de haut. Les fiches préfectorales sont très claires : ce coût est à la charge du propriétaire, sauf exceptions sur voie publique.
L’État, quant à lui, ne rembourse rien, comme précisé sur plusieurs documents officiels, dont ceux de la Creuse et de la Vienne. En cas de nid sur un terrain municipal ou en bord de route, la commune peut intervenir, mais ce n’est jamais automatique. Et, d’expérience, je peux confirmer qu’on passe parfois plus de temps à identifier le bon service à appeler qu’à détruire le nid lui-même.
À retenir avant de décrocher votre téléphone !
- Aucune loi nationale n’oblige à faire détruire un nid, du moins pas encore.
- Le propriétaire du terrain est responsable.
- Le maire peut intervenir en cas de danger pour le public.
- Les pompiers n’interviennent qu’en cas d’urgence ou dans des lieux sensibles.
- Les coûts sont presque toujours à la charge du particulier.
- Les nids vides en hiver ne servent à rien : inutile de les détruire.
- Des arrêtés préfectoraux peuvent créer des obligations locales.

Un sujet plus complexe qu’il n’y paraît
Même si l’on aimerait une règle simple du type « nid = destruction obligatoire », la réalité française ressemble davantage à une carte administrative à tiroirs. Entre réglementations européennes, arrêtés préfectoraux, responsabilités civiles et organisations locales très différentes, la lutte contre le frelon asiatique reste un sujet mouvant, parfois frustrant pour les habitants comme pour les élus. Et, pourtant, dans mon jardin où je veille jalousement sur mes abeilles, je vois bien que ce débat dépasse largement le simple voisinage : il touche à la biodiversité, aux peurs, au bon sens et parfois au manque d’informations. Finalement, ne serait-il pas temps d’obtenir une règle nationale claire pour éviter les interprétations locales ? Et, de votre côté, pensez-vous qu’une loi devrait enfin clarifier qui doit agir et payer en cas de nid de frelon asiatique ? On adore vous lire ! Alors si le sujet vous inspire, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !