Le Royaume-Uni reconnaît les homards et poulpes comme des être sensibles !

L'Angleterre reconnaît certains animaux que l'on maltraite pour nous nourrir comme des êtres sensibles, mais cette décision sera-t-elle vraiment suivie de mesures ?

Avez-vous déjà mangé du crabe ou du homard ? Certainement oui, mais savez-vous comment ils « passent à la casserole » ? Quand vous les achetez en poissonnerie, ils se promènent joyeusement dans un aquarium… Le poissonnier les attrape, enroule leurs pinces dans un élastique et les glisse dans un sac ou dans une boîte en polystyrène. Le homard se dit peut-être qu’il va rejoindre des copains dans un autre aquarium ?

Que nenni ! C’est en fait une énorme marmite d’eau bouillante qui l’attend à la maison. Et il y sera jeté vivant ! Enfant, nous aimions déguster ce genre de bestioles, mais depuis que nous connaissons la manière de les cuire, ils ont disparu de nos menus…

Parce que, les homards, langoustes, crabes ou poulpes sont des animaux, et qu’ils ne méritent pas un tel sort, le Royaume-Uni vient de les reconnaître comme des êtres sensibles… Et c’est une bonne nouvelle pour ces animaux !

Le Royaume-Uni reconnaît la sensibilité de ces animaux

Dans un rapport scientifique de la London School of Economics and Political Science, les experts reconnaissent donc une sensibilité à ces animaux. Une évidence pour certains, mais une reconnaissance officielle était nécessaire.

Ces animaux que l’on appelle décapodes ou céphalopodes ressentent la douleur, comme tous les animaux, et c’est Lord Zac Goldsmith, ministre anglais du bien-être animal qui le dit ! D’ailleurs, il n’y a pas de ministre de ce nom en France…

C’est par une mise à jour de l’Animal Welfare Sentience Bill, un projet de loi sur le bien-être animal lancé en 2021, que la protection de ces animaux devient effective. Cette mise à jour protège désormais tous les animaux à colonne vertébrale. De la grenouille aux chiens, en passant donc par les homards, crabes, tous sont reconnus comme des êtres sensibles, après un examen de plus de 300 études scientifiques.

Ces animaux déjà reconnus sensibles dans d’autres pays

Ce n’est pas une première en Europe puisque la Suède, la Norvège et l’Autriche reconnaissent déjà les calmars, poulpes, homards et crabes comme des êtres sensibles. Ils bénéficient déjà d’une protection liée au bien-être animal. Le rapport rappelle que « la sensibilité est la capacité d’éprouver des sentiments, tels que des sentiments de douleur, de plaisir, de faim, de soif, de chaleur, de joie, de confort et d’excitation ». Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont évalué huit mesures différentes; parmi elles :

  • La présence de récepteurs de douleurs,
  • Une capacité d’apprentissage,
  • La réponse aux anesthésiques,
  • La connexion avec le cerveau,
  • Les comportements de protection face à une blessure.

Et ils estiment avoir des preuves suffisantes pour déclarer que ces animaux peuvent ressentir la douleur ou le plaisir. C’est grâce à leurs systèmes nerveux complexes qu’ils sont, comme tous les êtres vivants, prompt à la sensibilité et à la douleur.

Des tests d’intelligence sur ces animaux

Des seiches ont été soumises à des tests d’intelligence conçus pour les enfants humains, et elles seraient tout à fait capables de les relever. Les pieuvres peuvent reconnaître individuellement des humains, et même résoudre des énigmes. N’est-ce pas là une preuve de leur intelligence? Toujours selon les scientifiques, ces animaux peuvent également ressentir la douleur ou l’ennui quand ils sont des situations propices. Imaginez alors la douleur d’un bain dans une eau à 100°C. Les crabes ont également prouvé qu’ils étaient intelligents et protecteurs en développement des comportements analogues à ceux d’un autre animal. une forme d’empathie ?

Les mesures à suivre

La mise à jour du fichier, c’est une chose. Mais dans les faits, quelles conséquences pour ceux qui feront fi de cette reconnaissance ? C’est là que le bât blesse car finalement, ce nouvel amendement ne sera pris en compte que si le gouvernement suit. Les pratiques actuelles vont donc pouvoir perdurer car le Sentience Bill n’a pas le pouvoir de changer les lois. Le gouvernement, décisionnaire, pourra donc continuer d’ignorer la sensibilité de ces animaux.

Le rapport demande des mesures proportionnées pour réglementer les pratiques qui sont une source de préoccupations raisonnables et généralisées en matière de bien-être animal. Cela passe par l’interdiction de l’arrachage des pinces, le plongeon dans l’eau bouillante et l’interdiction de vendre des crustacés vivants.

Les reconnaître comme des êtres sensibles est déjà une bonne nouvelle, mais si cette reconnaissance n’est pas suivie d’effets, elle ne servira à rien. Et les homards et crabes pourront continuer d’être maltraités, en toute légalité. Hallucinant non ?

Abonnement à la Newsletter.
Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp
Source
ScienceAlert.com

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page