Le frelon asiatique, une menace très sérieuse pour la biodiversité et l’écosystème

Lutter contre le frelon asiatique, c'est protéger les abeilles, mais également l'agriculture, la viticulture et les maraîchers. Cet insecte invasif opportuniste reste une menace générale pour la biodiversité.

Depuis 2004, il fait la une de tous les médias et nous cherchons tous à lutter contre sa prolifération. Lui, c’est évidemment le frelon asiatique, arrivé par hasard, caché dans une poterie chinoise expédiée dans le Lot-et-Garonne. Depuis cette date, il est inarrêtable et ne cesse d’envahir nos régions, tuant des millions d’abeilles au passage. Nous savons qu’il est une menace directe pour les abeilles. Cependant, est-il une menace pour la biodiversité en général ? Pourquoi nous ne parvenons pas à l’éradiquer ? Et quelles sont les futures solutions envisagées pour aider à la lutte ? Eric Darrouzet, chercheur à l’université de Tours, est le spécialiste français du frelon asiatique. Dans une interview accordée à la chaîne France 3, il tente de répondre à ces questions que nous nous posons tous. Découverte.

Pourquoi le frelon asiatique est-il une menace pour la biodiversité ?

Nous savons que le frelon asiatique est un redoutable prédateur d’abeilles, et que les abeilles sont des maillons essentiels de notre écosystème. Sans elles, moins de pollinisations et des risques pour la chaîne alimentaire. En tuant les abeilles par millions, le frelon asiatique menace donc directement la biodiversité. Le souci majeur du frelon étant qu’il se reproduit très vite, ce qui le classe comme une espèce sociale invasive. Sa sociabilité est également un problème, car elle lui permet de conquérir facilement de nouveaux territoires. Il menace la biodiversité parce qu’il est opportuniste et se nourrit de ce qui se présente à sa portée. Cela peut être les abeilles bien sûr et notamment d’autres insectes, puisque le frelon se nourrit de protéines ! Enfin, comme tout insecte social, il possède une stratégie de défense pour protéger les reines, qui sont les seules à pouvoir assurer la pérennité de l’espèce. C’est pourquoi il n’hésite pas à attaquer tout intrus qui se présenterait près du nid, y compris les hommes d’ailleurs.

Le combat d'un frelon asiatique contre une abeille.
Le combat d’un frelon asiatique contre une abeille. Crédit photo : Pascal Latruffe, photographe animalier

Le frelon asiatique menace-t-il les exploitations agricoles ?

La réponse est oui ! Sans équivoque, car le frelon asiatique ne se « contente » pas de décimer les abeilles. Dans les régions envahies, les maraîchers constatent une baisse de leur production et une dégradation des fruits. Au printemps, le frelon asiatique se nourrit de sucre. Il n’hésite donc pas à dégrader les fruits sur les arbres, provoquant un rendement plus bas et des fruits invendables. Et ce, peu importe le fruit tant qu’il est sucré. Les exploitations viticoles sont alors largement touchées. Le frelon, comme prédateur généraliste, peut chasser une grande variété d’espèces dans son environnement. Ce qui lui permet de prélever une quantité d’insectes relativement importante.

Des études réalisées par des collègues d’Éric Darrouzet ont estimé qu’une colonie de frelons pouvait prélever plus de 11 kg d’insectes divers durant une année. Cela entraîne indéniablement un impact écologique significatif. Par exemple, des chercheurs espagnols ont démontré que le frelon chasse les insectes pollinisateurs, entraînant des conséquences sur la reproduction des plantes. Les répercussions à long terme sur l’ensemble du secteur agricole peuvent être considérables. Il est donc crucial de considérer les effets de la présence de frelons dans l’écosystème, en particulier dans le contexte de la préservation des pollinisateurs et de la stabilité des populations d’insectes.

Comment lutter aujourd’hui contre le frelon asiatique ?

Aujourd’hui deux solutions s’offrent à nous : la destruction des nids et le piégeage préventif ou curatif. Lorsqu’un nid est repéré, il faut faire appel à un professionnel pour le faire retirer. Attention, il est fortement déconseillé de s’attaquer à la destruction d’un nid en tant que particuliers. Les piqûres multiples et simultanées peuvent entraîner le décès de la personne. Pour les particuliers ou les apiculteurs, le seul moyen de lutte est le piégeage. Cette méthode fonctionne à base d’appât alimentaire, un appât efficace selon le chercheur, mais pas réellement optimal. Éric Darrouzet conseille d’opter pour des pièges dits sélectifs, afin d’éviter le piégeage d’autres insectes comme c’était le cas, il y a quelques années. Les pièges les plus efficaces seraient ceux à base de phéromones sexuelles, mais ils n’existent pas encore. De nombreuses recherches sur le sujet sont en cours et elles avancent. En attendant, le piégeage des reines frelons touche à sa fin. Les frelons ouvriers vont bientôt faire leur apparition. Poser des pièges est donc capital pour le reste de l’année !

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Source
France3-regions.francetvinfo.fr

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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