Autonome en énergie, cette ferme laitière produit sa propre électricité avec les excréments de ses animaux

Produire son électricité sans dépendre d'autres pays, c'est l'objectif de la Bosnie-Herzégovine qui mise sur le recyclage des déchets organiques transformés en biogaz pour produire de l'électricité

Voilà bientôt une année que la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine, un an que les assauts russes ruinent l’Ukraine et font des milliers de victimes. Un an également que toute l’Europe pâtit de cette invasion, depuis que les autorités ont suspendu les échanges commerciaux avec la Russie et notamment celui des énergies. Une manière de nous apercevoir combien nous dépendions de ce pays dans ce domaine. Avec, à la clé, des augmentations sans précédent et des menaces de coupures d’électricité si la consommation venait à dépasser la capacité de production du pays. En Bosnie-Herzégovine aussi, les effets de la guerre se font sentir et une ferme laitière tente de produire de l’électricité grâce aux déchets organiques des vaches, des poulets et de la ferme en général. Explications.

Une première en Bosnie-Herzégovine

La ferme de Spreca se trouve dans le nord du pays balkanique dont les sous-sols sont riches de charbon. Dans cette ferme laitière de haute technologie, l’agriculteur s’est diversifié en construisant une unité de biogaz. Grâce aux excréments de ses vaches, de ses poulets et aux déchets agricoles, il produit de l’électricité en les transformant. En Bosnie-Herzégovine comme dans de nombreux pays, le secteur agricole dépend de subventions et avec les hausses des prix de l’énergie, elles pourraient ne plus suffire. L’agriculteur espère donc pouvoir devenir autonome en électricité grâce aux excréments de ses animaux.

La ferme est en capacité de produire en seulement une heure les besoins en énergie d'une maison pour trente jours.
La ferme est en capacité de produire en seulement une heure les besoins en énergie d’une maison pour trente jours. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Quelles sont les performances de la ferme de Spreca ?

Selon son propriétaire, cette ferme produit potentiellement, en une heure, un peu plus de ce que consomme un ménage moyen en un mois. La production d’électricité a déjà commencé depuis septembre dernier et la station fonctionne seulement à 60 % de sa capacité. « Elle sera capable de produire 600 kilowatts par heure une fois pleinement opérationnelle. » confie Said Karic, le propriétaire, à l’agence Reuters. Il explique également que cette idée de transformer les déchets organiques en biogaz ne date pas d’hier. Cette initiative de ferme productrice d’électricité est née il y a une dizaine d’années.

Cependant, la situation géopolitique actuelle de l’Europe a fait avancer les choses plus vite que prévu. La Bosnie-Herzégovine fait de la transition énergétique une priorité et met un point d’honneur à sortir de la dépendance énergétique d’autres pays. C’est pourquoi le gouvernement soutient cette initiative de haute technologie par le biais d’un financement de Sarajevo Milkos, une grande entreprise laitière comme Lactel en France par exemple. En plus de produire de l’électricité, « le projet à long terme est la construction de serres qui seraient également chauffées par cette énergie thermique. » a déclaré M. Karic.

Une ferme laitière transforme en électricité le biogaz produit par les excréments et l'ensilage des animaux.
Une ferme laitière transforme en électricité le biogaz produit par les excréments et l’ensilage des animaux. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

La bouse de vache, la matière indispensable du futur ?

On sait que l’urine des vaches comme leurs pets sont un fléau pour la planète… Certains chercheurs aimeraient même que les vaches urinent dans des toilettes spéciales pour limiter la pollution. Les seules vaches françaises émettraient autant de gaz à effet de serre que 15 millions de voitures en seulement un an, selon un article publié dans le magazine Sciences et Avenir. En Angleterre, c’est désormais la bouse de vache qui sert de carburant au nouveau tracteur New Holland T7 du constructeur Bennamann. À voir toutes les alternatives qui existent pour utiliser d’autres carburants que l’essence ou le gazole, on se demande bien pourquoi les autorités persistent à nous faire rouler aux carburants fossiles ?

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Source
Reuters.com

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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