Les algues microscopiques sont des micro-organismes aquatiques ayant la particularité de se développer rapidement. Elles sont déjà utilisées dans les cosmétiques, l’agroalimentaire, l’agriculture et la production de carburants biosourcés. Elles interviennent aussi dans les processus de génération de biogaz et d’hydrogène. Leurs applications pourront encore se diversifier grâce aux recherches en cours. Dans ce projet rendu récemment public, les entreprises SOM et Prometheus Materials ont découvert une nouvelle utilisation de ces micro-algues. Leurs équipes ont réussi à les intégrer dans la fabrication des bio-blocs de maçonnerie, une alternative plus écologique au béton et aux briques en terre cuites. Ce nouveau type de bloc possède des capacités à séquestrer le carbone. De plus, il consomme peu d’énergie et ne rejette pas de GES lors de son processus de production. Nous vous proposons de découvrir ce projet dans cette rubrique.
Pourquoi les blocs de maçonnerie Spiral sont-ils plus vertueux ?
Bien qu’une baisse des émissions de CO₂ soit constatée dans l’industrie du béton, l’empreinte carbone de ce matériau reste encore élevée. Par exemple, une tonne de ciment fabriqué en France produit environ 600 kg d’équivalent CO2. En effet, le ciment émet des GES lors de la cuisson du calcaire et de l’argile dans des fours alimentés par des combustibles fossiles. Ce problème d’émissions est aussi aperçu pendant la phase de pré-calcination pour décarbonater le calcaire. Si l’on veut accélérer la décarbonation du secteur du BTP, il sera primordial de remplacer le béton par un matériau bas-carbone. C’est pour cette raison que SOM et Prometheus Materials ont eu l’idée de fabriquer des bio-blocs, qui utilisent des algues microscopiques naturelles. Grâce à cette nouvelle approche, ces entreprises sont parvenues à éviter les processus conventionnels de production de matériaux de construction émetteurs de CO₂.
Comment sont fabriqués ces bio-blocs à base de micro-algues ?
Ces micro-organismes ont été soumis au CO₂ et à la lumière du soleil afin de les transformer en un matériau comparable au carbonate de calcium (CaCO3) présent dans les récifs coralliens. Les ingénieurs de Prometheus Materials ont précisé que ces algues piègent naturellement le carbone grâce à leur processus de biocimentation photosynthétique (en instance de brevet).
Le matériau similaire au CaCO3 a été mélangé à un agrégat pour produire des blocs de construction zéro carbone. Ces derniers pourraient présenter des propriétés physiques et thermiques similaires, voire supérieures à celles du béton classique à base de ciment Portland, selon leurs concepteurs. Actuellement, SOM effectue des tests de performance en conditions réelles. Si les résultats sont probants, ces nouveaux matériaux pourront ainsi être appliqués dans le secteur du BTP. Ils pourraient réduire de 8 % les émissions globales de CO₂ dans le monde.
L’exposition du prototype Spiral à Chicago
Les bio-blocs de SOM sont exposés à la Biennale d’architecture de Chicago, 5ᵉ édition, au 167 Green Street. Ils y restent jusqu’au début de janvier 2024. Il convient de noter que la fabrication de ces matériaux de construction innovants a été confiée à des maçons hautement qualifiés de l’Institut international Masonry et du Bricklayers and Allied Craftworkers Administrative District Council 1 of Illinois, avec le soutien de J&E Duff et de Clayco. Ils ont utilisé des méthodes de maçonnerie traditionnelles pour obtenir des bio-blocs dont le format est identique à celui des parpaings à base de béton. Plus d’informations : SOM
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