Hydrolienne flottante : les courants marins les plus puissants du monde « domptés » pour produire de l’énergie

Après plusieurs essais infructueux en matière d'hydroélectricité, ils ont peut-être trouvé une solution pour exploiter les plus forts courants marins du monde : l'hydrolienne flottante !

Dans la baie de Fundy qui se trouve entre la Nouvelle-Ecosse et le Nouveau-Brunswick au Canada, se trouvent les plus puissants courants marins du monde… De nombreux projets ont été mis en œuvre pour exploiter ses courants puissants à des fins de production d’énergie. Tous ces projets avaient jusqu’alors échoué… Mais l’entreprise écossaise Sustainable Marine annonce que grâce à l’injection dans le réseau électrique, des premiers électrons produits par une hydrolienne flottante, elle pourrait enfin parvenir à exploiter ces forces de la nature. Ce serait évidemment une bonne nouvelle pour la planète, exploiter une ressource naturelle et inépuisable, au lieu de ressources fossiles et polluantes. Présentation.

Pourquoi la baie de Fundy est-elle l’endroit idéal ?

Ce bras de mer qui se situe sur la côte Atlantique du Canada, se trouve à l’extrémité Nord du golfe du Maine… La baie forme une sorte d’entonnoir de 80 kilomètres de largeur environ à l’entrée, et se termine par deux prolongements étroits : le bassin de Minas et isthme de Chignectou. Cet endroit du monde affiche les marées les plus extrêmes avec des marnages (différence de niveau entre la marée haute et la marée basse d’une marée) de 16,8 mètres contre 8 mètres dans la baie du Mont Saint Michel. Ces marée charrient environ 115 milliards de tonnes d’eau en entrée et en sortie, à raison de deux fois par jour évidemment ! Ce qui équivaut à quatre fois le débit combiné de tous les fleuves du monde.

Sustainable Marine adopte la technologie allemande de l'aérospatiale et de l'énergie éolienne pour faire progresser les foils des turbines marémotrices
Crédit photo : Sustainable Marine Energy Ltd

Que pourrait produire cette baie ?

Selon Sustainable Marine, ces courants marins pourraient permettre l’extraction de 7 gigawatts d’énergie, ce qui équivaut en puissance à 1000 grandes éoliennes offshores réunies. Le Canada avait, au départ, imaginé un projet de barrage pour fermer la baie et y installer une usine marémotrice comme celle que l’on peut trouver en Bretagne à l’embouchure de la Rance. Mais l’impact environnemental engendré par ce type d’infrastructure a eu raison de ce projet… Il aurait provoqué l’érosion des berges, la rétention de métaux lourds et le blocage de la faune entre autres. De plus, l’installation d’un barrage aurait pu, à cause des fortes marées et des restrictions de courant, provoquer des inondations au Canada, et même jusqu’aux Etats-Unis.

Les hydroliennes flottantes comment ça marche ?

Pour tenter d’exploiter ces courants naturels, Sustainable Marine envisage une autre technique d’exploitation : les hydroliennes. Concrètement, ce sont de grosses turbines dotées de pales qui transforment les courants marins en électricité. Elles fonctionnent comme une éolienne mais utilisent la force des courants au lieu de celle des vents. En 2009, une hydrolienne avait été installée dans la baie de Fundy, mais la puissance des courants avait eu raison de la machine… Il fallait donc une alternative : des hydroliennes flottantes, qui se déplaceraient sur un périmètre déterminé, mais qui ne seraient pas abîmées par les courants des fonds marins…

un bateau équipé de plusieurs hydroliennes flottantes
Crédit photo : Sustainable Marine Energy Ltd

Ce procédé existe déjà au large des Orcades en Ecosse avec l’Orbital Marine Power, la plus puissante hydrolienne flottante au monde. Actuellement, une hydrolienne est déjà en phase de tests à Grand Passage, et elle devrait bientôt remonter vers le bassin de Minas, où le courant est plus puissant. Elle devrait être raccordée à deux autres plateformes et générer 1.26 MW… Ce n’est que le début d’un projet de longue haleine. À terme, les hydroliennes flottantes de la baie de Fundy pourraient produire des centaines de mégawatts par an ! plus d’infos : sustainablemarine.com

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Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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