Ifremer : la première digue houlomotrice à énergie positive sera bretonne

Cette digue portuaire intègrera une machine productrice d’énergie qui fonctionnera grâce à la puissance des vagues. Ce sera la dernière étape du développement de cette innovation avant sa commercialisation.

En collaboration avec l’Ifremer et Geps Techno, Ingénova a démarré le projet Dikwe en 2020. Notons que cette dernière est une filiale de recherche et de développement du groupe de construction rennais Legendre. Le prototype de son dispositif de production d’énergie houlomotrice à échelle 1/15 a été soumis à des tests en bassin océanique. Ensuite, au cours de l’année 2022, une autre expérimentation à échelle 1/4 a été effectuée à Saint-Anne-de-Portzic. L’entreprise a fait immerger un prototype de digue littorale à énergie positive de 6 m de profondeur et de 4,5 m de haut en rade de Brest. Ces différents tests étaient concluants. Ainsi, le projet poursuit actuellement son évolution. L’entreprise prévoit même de poser la première digue portuaire à énergie positive dans un port breton l’an prochain. Explications.

Pourquoi privilégier l’énergie de la houle en région Bretagne ?

La technologie d’énergie houlomotrice utilise la force des vagues pour générer du courant électrique. Elle peut significativement contribuer à augmenter la part des énergies propres dans le futur mix énergétique mondial. Selon le Conseil mondial de l’énergie, cette solution pourrait satisfaire 10 % des besoins énergétiques annuels du monde. En France, la Bretagne est l’une des régions qui profiteraient potentiellement de ce grand potentiel. Ses côtes s’étendent sur 2 730 km, avec plusieurs zones jouissant de puissantes vagues.

Prototype DIKWE, en rade de Brest (29
Prototype DIKWE, en rade de Brest (29) © Groupe Legendre/Geps Tecno / Ifremer

Quelques projets de développement de dispositifs de production d’énergie marine y sont en cours. Des sociétés réalisent notamment des études sur la possibilité d’installer un parc houlomoteur à Audierne, dans le Finistère, et à Plougrescant, dans les Côtes-d’Armor. Pour le cas du projet Dikwe, l’entreprise Ingénova et ses partenaires entament actuellement la construction d’un démonstrateur de digue portuaire à énergie positive de taille réelle. Celui-ci fonctionnera à partir de 2024, explique ses inventeurs.

Les caractéristiques de la future digue portuaire à énergie positive

Le démonstrateur de taille réelle sera installé dans une zone portuaire du département du Finistère en 2024. Ce sera la dernière étape du projet Dikwe, selon la société Ingénova. Cette future unité de production d’énergie marine mesurera 40 à 50 m linéaires. Sa conception a été inspirée d’un système houlomoteur doté d’un volet oscillant (Flap). À sa structure en béton s’ajoutent des éléments métalliques qui pourraient être remplacés par du bois. Son rendement énergétique moyen serait de 40 % par vague.

Ce chiffre a été obtenu grâce à l’expérimentation réalisée en rade de Brest en 2022. Le module d’essai à l’échelle ¼ était équipé de capteurs qui permettaient de mesurer les mouvements d’eau et d’estimer la production d’énergie potentielle. Divers autres points ont été également étudiés, en l’occurrence, la résistance de l’unité, son éventuel impact environnemental et son niveau de bruit. Les résultats étaient probants à tous les niveaux.

Récupérer de l'énergie des vagues.
Récupérer de l’énergie des vagues. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit photo : Shutterstock

La phase de pré-commercialisation

Ce projet a remporté le Blue Challenge 2020 et le prix de l’Innovation du Port du Futur. Cet énorme investissement est soutenu par l’ADEME, la Région Bretagne et la Région Pays de la Loire. Le groupe Legendre envisage ainsi de fonder une société commune avec Geps Techno afin de gérer et de contrôler la future digue productrice d’énergie houlomotrice. Dès 2024, ce démonstrateur à échelle 1 permettra d’évaluer la production moyenne annuelle selon les sites choisis. Ainsi, les équipes de recherche pourront réfléchir aux éventuelles améliorations techniques à effectuer. Il est à noter que le système a une structure juxtaposable qui pourra être adaptée selon les conditions sur site (marées, vagues, profondeur, etc.). Selon Quentin Henry, directeur du projet, l’installation de cette technologie d’énergie marine pourra être combinée à la construction neuve, à l’extension ou à la consolidation des ports français et étrangers. Plus d’informations : ifremer.fr

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Source
latribune.frsource (google sheet)

Tsiory Laurence

Titulaire de licence en communication et en langue française, je travaille comme rédactrice web depuis déjà plus de dix ans. J'ai collaboré avec quelques agences de communication locales avant de rejoindre l'équipe de Neozone. Ce qui m'a permis de consolider mon expérience en matière de création de contenus web au fil du temps. J’accorde une grande attention à chaque article que j’écris. Mon objectif, c'est de vous fournir des informations, des solutions et éventuellement des conseils. Je peux traiter divers thèmes, mais mes sujets préférés sont l’innovation, la technologie, le voyage, l’immobilier et les actualités. J’espère que mes articles vous permettront de connaître des inventeurs et des entreprises novatrices en France, en Europe et dans le monde entier. « La vie est une grande école où à chaque instant l’homme s’enrichit et tire une leçon de ses propres expériences ». Cette citation de Maude Anssens m’inspire dans tout ce que j’entreprends au quotidien. J’aime aussi suivre les actualités politiques et économiques internationales. Je pense que donner le meilleur de soi et s’adapter aux évolutions du monde autant que possible sont des valeurs importantes qui peuvent nous aider à progresser et à rester toujours efficaces. Je suis sur Linkedin si vous voulez me faire passer un message.

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