
L’automne n’est pas qu’une saison de feuilles mortes et de marrons chauds. Pour les apiculteurs, c’est surtout celle où il faut traquer les nids de frelons asiatiques (Vespa velutina). Ces redoutables chasseurs d’abeilles déciment les ruches en un rien de temps, au grand désespoir de ceux qui, comme moi, aiment voir les abeilles butiner autour des fleurs du jardin. En Haute-Loire, Maxime, un jeune apiculteur de Solignac-sur-Loire, a mis au point une méthode ingénieuse pour repérer les nids cachés. Pas besoin de drones, ni de caméras thermiques : juste du jus de sureau, un chronomètre et une bonne dose d’observation. Une technique presque scientifique, mais surtout très efficace. Décryptage.
Suivre un frelon pour remonter jusqu’à son nid
La méthode de Maxime repose sur une idée toute simple : attirer un frelon, le marquer, puis observer ses allers-retours vers son nid. « J’ai versé du jus de sureau sur mes ruches », raconte-t-il, dans une interview accordée à France 3. Les frelons s’en approchent, se nourrissent, puis repartent et reviennent, encore et encore. Grâce à ces trajets répétitifs, Maxime peut déterminer la direction et la distance approximative du nid. Chronomètre en main, il note le temps de vol : « un aller-retour de 4 minutes et 16 secondes, en enlevant une minute de pause, cela fait environ 320 mètres. » Une précision redoutable ! Et, lorsqu’il s’est rendu sur le terrain, bingo : le nid était exactement à cette distance. Depuis trois ans, ce jeune apiculteur passionné a ainsi découvert près d’une cinquantaine de nids. Une aide précieuse pour les apiculteurs du coin, qui voient leurs ruches dépeuplées par ces insectes venus d’Asie.
Des innovations qui changent la donne
Cette méthode « artisanale » n’est pas la seule arme dans la lutte contre le frelon asiatique. Plusieurs innovations françaises voient le jour :
- Robor Nature a mis au point une invention permettant de localiser les nids de frelons grâce à un suivi intelligent, nous vous en parlions dans cet article.
- Un piège révolutionnaire permet désormais de traquer les frelons jusqu’à leurs nids, sans nuire aux autres insectes, comme nous vous l’expliquions dans cet article.
- Et l’ONG GeoNest a développé une application mobile pour signaler les nids observés dans toute la France : toutes les infos ici.
Ces outils, combinés aux méthodes d’observation de terrain comme celle de Maxime, pourraient bien proposer une solution durable face à l’invasion du frelon asiatique.
Mais où se cachent les nids, au juste ?
Pour comprendre comment mieux les repérer, il faut connaître leurs habitudes. Les nids primaires, visibles entre avril et juillet, sont souvent tout petits (5 à 10 cm) et installés à proximité des habitations : dans les garages, sous les toits ou derrière les volets roulants. Les nids secondaires, eux, sont une autre histoire : de 30 à 90 cm, parfois jusqu’à un mètre ! Souvent en haut des arbres, ils deviennent difficiles à voir avant l’automne, quand les feuilles tombent. C’est pourquoi il est essentiel d’observer dès les beaux jours les allées et venues suspectes autour de ces zones.
Une reine frelon qui s’installe dans votre garage aujourd’hui, c’est une colonie entière demain. Pour en savoir plus, nous détaillons tout ici. Que vous soyez apiculteur, jardinier ou simple amoureux des fleurs, la lutte contre le frelon asiatique est l’affaire de tous. En signalant les nids, en posant des pièges adaptés, ou en surveillant vos abris de jardin, chacun peut contribuer à la protection des abeilles. Alors, prêt à sortir le chronomètre pour sauver les abeilles du quartier ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !