La serre walipini, l’invention d’une technique ancienne qui permet de cultiver des fruits et des légumes toute l’année

L'autosuffisance alimentaire est un rêve pour beaucoup. Avec la construction d'une serre walipini, ce rêve pourrait devenir réalité !

Alors que le froid s’est installé en France, le potager s’est endormi et les légumes se font rares à l’extérieur. La seule manière d’avoir des légumes toute l’année, ou presque, est bien sûr de cultiver sous serre. Une serre permet de protéger les plantes du froid et du gel, mais également de semer des plants qui pourront rejoindre la pleine terre dès les premières gelées passées. Depuis de très nombreuses années, il existe une serre enterrée aussi appelée « serre walipini » qui permet de cultiver toute l’année, à l’abri du froid en hiver et de la chaleur en été. Découverte de cette technique qui date du 18ème siècle, mais qui pourrait revenir sur le devant de la scène à cause du réchauffement climatique et de la préservation de l’eau.

Les origines de la serre walipini

Cultiver dans une serre enterrée n’est pas nouveau, puisqu’on appliquait déjà ce système depuis le 18ème siècle, en raison de l’inertie thermique du sol. Ce type de serre a ensuite été utilisée un peu partout dans le monde comme en Sibérie, en Chine ou sur les hauts sommets de Bolivie. Tout cela, toujours dans le but de produire de la nourriture aux autochtones. La serre walipini du 20ème siècle, nous la devons en revanche à un ingénieur suisse, Peter Iseli, alors qu’il travaillait en Bolivie avec un autre ingénieur Héctor Vélez. Son nom vient du langage de la tribu Aymaras où il signifie « espace chaleureux ». Le fait qu’elle porte un nom d’une tribu ancienne laisse penser qu’elle a été inventée très longtemps auparavant. Après avoir obtenu des financements de l’Europe, ces deux ingénieurs ont décidé de la moderniser. Ils l’ont développée de manière à assurer des cultures dans les régions où l’amplitude thermique est très forte. Vous l’avez compris, cette serre walipini fonctionne grâce à l’inertie thermique de la Terre.

Un concept très ancien
Un concept très ancien. Crédit photo : DR

Comment fonctionne-t-elle ?

Concrètement, la serre walipini est un gros trou profond creusé directement dans la terre et recouvert d’un toit transparent. Dans les profondeurs de la terre, les variations thermiques sont plus faibles qu’à la surface. En réalité, elles diminuent grâce à ce que l’on appelle l’effet tampon. C’est l’inertie thermique de la Terre. En Bolivie, terre de naissance de cette serre, le soleil brille environ huit heures par jour en hiver et vient taper sur le toit transparent. Le trou, quant à lui, emmagasine de la chaleur et reste protégé du froid et du vent. À l’heure où le soleil se couche, la chaleur emmagasinée dans le trou est alors restituée aux plantes cultivées. Celle-ci maintient une température constante située entre 10 et 15 °C, de nuit comme de jour, et ce, quelle que soit la température extérieure. Cependant, elle est peu efficace sous nos climats puisque l’ensoleillement quotidien est indispensable à son fonctionnement et ce n’est pas réellement le cas dans certaines régions de l’Hexagone.

Construire une serre walipini ?

Si l’idée de construire ce type de serre vous tente, sachez que c’est avant tout un énorme chantier de terrassement qui vous attend. En effet, vous devrez creuser un trou d’une profondeur de 1.5 m à 2.5 m pour pouvoir y tenir debout ou accroupi. Il faudra aussi connaître la nature de votre sol, car s’il est proche d’une nappe phréatique ou se trouve dans un sol rocheux, cela risque d’être compliqué.

Les walipinis ou walipinas (un mot indien aymara, pour « lieu chaleureux »).
Les walipinis ou walipinas (un mot indien aymara, pour « lieu chaleureux »). Crédit photo : Aerin Aichi – CC BY 2.0)

Une fois le trou creusé, il faudra que la terre excavée soit entassée sur le nord du trou pour former un talus afin de protéger ce dernier du vent et du froid. Après cela, il faudra recouvrir le trou d’un toit incliné vers le sud pour qu’il capte le maximum de rayonnement. Pour le toit, vous pouvez utiliser des plaques de plexiglas, une bâche en plastique transparente ou encore de vieilles fenêtres récupérées. Il faudra aussi prévoir une ventilation et un bon drainage pour éviter la formation de boue à l’intérieur.  Un conseil si vous vous lancez : louer une micro-pelle ou faites appel à une armée de costauds.

La serre est creusée dans le sol, bénéficiant ainsi d'une bonne isolation thermique
La serre est creusée dans le sol, bénéficiant ainsi d’une bonne isolation thermique. Crédit photo : Aerin Aichi – CC BY 2.0)

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

2 commentaires

  1. Bonjour,
    Nous avons construit une serre semi-enterrée dans les Pyrénées-orientales et le problème que nous rencontrons, c’est l’excès de chaleur. Quelqu’un aurait-il le même souci et trouvé des solutions efficaces ?
    Pour le moment, nous posons des voiles d’ombrages en été (et même en cette saison), mais du coup, les légumes et plantes n’ont pas suffisamment de lumière…
    Merci pour votre réponse.

  2. Bonjour le toit de notre serre n’est pas fixe . Il y a sur l arête des charnières ce qui nous permet d ouvrir et juste tenir chaque plaque avec un baton vertical pointu côté terre .

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