Nous nous sommes souvent fait le relais des bons plans immobiliers que l’on trouve sur Internet à travers le monde. En effet, les annonces alléchantes d’acquisition de maisons à 1 € ou d’îles paradisiaques à prix modique pullulent sur Internet, attirant l’attention des amateurs d’aventure immobilière. Les jobs de rêve comme celui de gérant de l’île de Piel en Irlande semblent, très souvent, bien intéressants aussi. Dans la plupart des cas, ces offres un peu particulières sont destinées à faire revenir des populations dans des villages désertés au fil des années. Cependant, une question persiste : ces offres sont-elles vraiment trop belles pour être vraies ? Une enquête du Washington Post s’est penchée sur cette tendance qui a pris de l’ampleur depuis la pandémie. Décryptage.
La maison à 1 €, une réponse à la désertification des campagnes
Dans cette enquête, Serafin Pazos-Vidal, expert en développement rural, explique qu’il observe, depuis 2000, le dépeuplement croissant des petites agglomérations, des villages et même des villes moyennes en Europe. Cette désertion découle de la réduction des services publics et du manque d’opportunités professionnelles. Les offres de maisons à 1 euro émergent comme une réponse locale à ce défi, offrant une chance de revitaliser des communautés en déclin. L’exemple cité est celui de Mussomeli, une bourgade sicilienne qui a commencé à vendre des maisons à prix cassés en 2017. Plus de 300 propriétés ont trouvé preneurs, notamment auprès d’expatriés américains. Selon le maire, cette initiative a dynamisé la ville, stimulant les travaux de rénovation et rouvrant des services essentiels tels que le service de chirurgie de l’hôpital, grâce à l’arrivée de médecins argentins dans le cadre du programme.
En Irlande, l’île de Piel, un bon plan ? Oui, mais !
En Irlande, le gouvernement offre des incitations financières allant de 60 000 à 84 000 € aux personnes désireuses de restaurer des propriétés vacantes depuis au moins deux ans sur des îles isolées (« Nos îles vivantes »), mais spectaculaires. Cependant, cette offre ne couvre ni le coût de la maison ni les aspects liés à l’immigration, posant des défis aux étrangers envisageant une installation à long terme. Et face à ces défis administratifs parfois insolvables, les offres si alléchantes peuvent se transformer en cauchemar. Parfois, l’engouement généré par ces offres est exacerbé par les médias. En 2016, une annonce faussement interprétée en Nouvelle-Zélande a suscité un déluge de demandes du monde entier, dépassant largement les capacités locales. En Italie, certains considèrent ces initiatives comme une tentative de brader le patrimoine du pays ainsi que de compromettre sa culture et des voix s’élèvent contre ces nouveaux procédés.
Des bons plans à saisir avec parcimonie
En règle générale, aucune arnaque se cache sous ses bons plans, ils sont réels et il est possible de devenir propriétaire pour 1 €. Ces possibilités sont donc réelles, mais elles ne sont pas dénuées de défis. La rénovation peut se révéler complexe dans des contextes inconnus, notamment en raison de barrières linguistiques, d’une disponibilité limitée de main-d’œuvre et de problèmes d’approvisionnement. Certains acquièrent ces propriétés avec l’intention de les convertir en locations, mais de tels endroits suscitent rarement un grand attrait touristique.
De plus, les règles de logements locatifs peuvent varier d’un pays à l’autre, le but étant avant tout de retrouver une population stable, et non pas d’en faire des « nids à touristes ». Profiter de ces maisons à 1 € peut réellement représenter une opportunité pour les acheteurs, mais il faut aussi s’attendre à quelques embûches qui se dresseront sur votre chemin. Avez-vous déjà songé à investir dans une maison à un euro ? N’hésitez pas à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .