L’incroyable histoire d’une colonie de fourmis enfermées dans un bunker pendant des années et sans nourriture

Les animaux ou les hommes s'adaptent à leur environnement. La preuve avec ces fourmis enfermées pendant des années, qui sont devenues cannibales pour survivre.

Le cannibalisme est le fait pour un être humain ou un animal de se nourrir de la chair ou des organes d’un individu de la même espèce. C’est une pratique considérée comme taboue et souvent associée à des pratiques rituelles ou à des situations extrêmes de survie. Le plus célèbre événement relatant des faits de cannibalisme humain est certainement celui de l’avion qui s’est crashé le 13 octobre 1972, dans la cordillère des Andes. Les survivants sont alors obligés de manger leurs camarades morts dans l’accident pour survivre. En Pologne, des chercheurs ont découvert une colonie de fourmis, enfermées depuis des années dans un bunker soviétique. Dans cette colonie vivant dans le noir et sans végétation, la survie passe par le cannibalisme. Comment ont-elles pu s’adapter à cet environnement hostile ? On vous raconte l’incroyable histoire de ces fourmis devenues cannibales par nécessité.

Qu’ont-ils découvert les chercheurs ?

La découverte de la colonie de fourmis Formica polyctena a été faite fortuitement en 2013. En temps normal, les Formicas Polyctenas sont une espèce de fourmis de la famille des Formicidae. Elles sont très répandues en Europe et en Asie et vivent généralement dans des colonies de taille moyenne à grande. Elles sont omnivores et se nourrissent principalement de petits insectes, de miellat et de nectar. Lorsqu’elles ont été découvertes dans un ancien bunker soviétique, les scientifiques ont observé leur comportement. Notons que ce lieu était totalement hermétique à l’extérieur, car enterré à plusieurs mètres de profondeur. Par conséquent, elles vivaient donc dans le noir total, sans ressources extérieures ni nourritures, et ce, à une température de 10 °C au maximum. La première des observations était que cette colonie enfermée ne comportait aucune reine, mais uniquement des ouvrières.

Les fourmis (à gauche) ne pouvaient pas se déplacer le long du plafond et ne pouvaient donc pas atteindre la sortie du tuyau de ventilation.
Les fourmis (à gauche) ne pouvaient pas se déplacer le long du plafond et ne pouvaient donc pas atteindre la sortie du tuyau de ventilation. Crédit photo : license : CC BY / Photo prise le 18 septembre 2016 par Wojciech Stephan.

Comment ont-elles fait pour survivre ?

La colonie découverte a été observée pendant trois ans par des chercheurs polonais. Ceux-ci se sont vite aperçus qu’une seconde colonie avait élu domicile à la surface, juste au-dessus de la colonie souterraine. Les fourmis de la colonie « aérienne » tombaient alors fréquemment dans le bunker, par la colonne de ventilation. Une fois tombées, ces fourmis n’avaient aucun moyen de remonter à la surface, car aucun repère qui leur indiquait la sortie. Ces pauvres fourmis tombées dans le bunker devenaient ainsi de la nourriture pour les fourmis de la colonie souterraine. Ce n’était pas une habitude alimentaire des fourmis, mais elles se sont adaptées à la nourriture disponible et sont donc devenues cannibales. Lors de leur découverte, les chercheurs ont pu dénombrer environ un million de fourmis dans la colonie souterraine. Toutes ont survécu grâce aux cadavres des fourmis de la seconde colonie.

Comment les chercheurs ont défini le cannibalisme des fourmis ?

Les chercheurs restaient dubitatifs sur le fait que les fourmis puissent devenir cannibales. Ils ont alors mené une étude sur des milliers de cadavres de fourmis retrouvés dans le bunker. Les cadavres retrouvés ont subi une sorte d’analyse post-mortem ou une autopsie minutieuse. Les chercheurs ont retrouvé de nombreuses traces de morsure et des trous sur les cadavres, indiquant que les corps avaient été consommés.

Le monticule de terre, presque déserté par les fourmis, au fond du bunker, quatre mois après la mise en place d'une passerelle en bois pour les libérer. Des « cimetières de fourmis » sont visibles autour du monticule et à côté des murs.
Le monticule de terre, presque déserté par les fourmis, au fond du bunker, quatre mois après la mise en place d’une passerelle en bois pour les libérer. Des « cimetières de fourmis » sont visibles autour du monticule et à côté des murs. Crédit photo : license : CC BY / Photo prise le 11 février 2017 par Wojciech Stephan.

Près de 93 % des corps étudiés comportaient des traces de morsure, ce qui a amené les chercheurs à une conclusion quasiment évidente. Les fourmis s’étaient adaptées à leur environnement en devenant cannibales pour survivre. En 2016, les chercheurs ont libéré une centaine de fourmi, qui ont abandonné l’idée de manger leurs congénères dès leur retour à l’extérieur. Elles sont retournées à une alimentation classique de leur espèce. De plus, les chercheurs ont installé une poutre qui a permis aux fourmis prisonnières de recouvrir la liberté, et à celles qui y tombent de pouvoir remonter ! Plus d’informations : researchgate.net

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Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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