Une étude récente affirme qu’il existe un lien entre les cheveux gris et le cancer de la peau

Et si ces cheveux gris que l’on traque parfois devant le miroir n’étaient pas un signe de renoncement, mais un message discret envoyé par notre corps ?

En Europe, le vieillissement n’est plus un concept abstrait réservé aux démographes. Il est là, bien réel, visible dans nos familles, nos communes, nos habitudes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon Eurostat, 21,6 % de la population européenne avait 65 ans ou plus en 2024, et cette proportion continuera d’augmenter, portée par la baisse des naissances et l’allongement de l’espérance de vie. Forcément, avec les années qui passent, le corps évolue. Parfois en douceur, parfois plus brutalement. Parmi ces changements visibles, il y a la canitie, ce blanchissement progressif des cheveux. Longtemps, on l’a réduite à un simple marqueur de l’âge. Et, puis une étude japonaise publiée en 2025 dans Nature Cell Biology est venue semer le doute. Selon ses auteurs, les cheveux gris pourraient être le signe visible d’un mécanisme naturel de protection contre le cancer de la peau. Une hypothèse troublante, qui change le regard porté sur ces fils argentés que certains cachent… et que d’autres, comme moi, assument pleinement.

Cheveux gris : pas d’âge, pas de règle, pas de fatalité

Contrairement à ce que l’on imagine souvent, il n’y a pas d’âge universel pour voir apparaître les cheveux gris. Dans mon entourage, l’exemple est parlant : mon mari a commencé à en avoir à 18 ans. Aujourd’hui, à 55 ans, ils font simplement partie de lui. De mon côté, j’en ai aussi, et je ne cherche ni à les dissimuler ni à les corriger. Le temps passe, le corps change, et j’ai choisi depuis longtemps de l’accepter tel qu’il est, sans artifices. Pourtant, notre société a longtemps entretenu l’idée que la canitie devait être corrigée, masquée, effacée. Ce n’est pas un hasard si les solutions de coloration se sont multipliées, jusqu’aux innovations récentes, comme O’Blanc. Cette invention primée au concours Lépine qui promet de simplifier la coloration à domicile, comme nous vous en parlions dans cet article.

Une personne avec quelques cheveux gris.
Selon une étude scientifique japonaise, l’apparition de cheveux blancs peut être un signe que votre corps lutte contre des souches mélanocytaires. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Quand le blanchiment devient un choix cellulaire de survie

L’étude japonaise apporte un éclairage inattendu. Les chercheurs se sont intéressés aux cellules souches pigmentaires, celles qui produisent la mélanine responsable de la couleur des cheveux. Lorsqu’elles subissent des dommages à l’ADN, ces cellules peuvent faire un choix radical : se retirer définitivement, plutôt que risquer une mutation dangereuse. Résultat visible : le cheveu devient gris. Ce mécanisme, appelé seno différenciation, agirait comme un véritable frein naturel au développement du mélanome. Autrement dit, perdre sa couleur serait parfois le prix à payer pour éviter bien pire. Cette idée fait écho à d’autres travaux sur le lien entre stress et blanchiment capillaire, comme nous vous l’expliquions déjà dans cet article consacré au stress et aux cheveux blancs.

Ce que les cheveux gris peuvent révéler selon la science

  • La canitie n’est pas toujours liée à l’âge, mais également à la génétique et au stress.
  • Le blanchiment peut correspondre à l’élimination de cellules potentiellement dangereuses
  • Certains agents cancérogènes peuvent court-circuiter ce mécanisme protecteur
  • Le vieillissement affaiblit progressivement l’environnement cellulaire
  • Les cheveux gris pourraient être un signal biologique, pas seulement esthétique
Étude du lien entre le cancer et l'apparition de cheveux blancs.
Le grisonnement empêcherait les cellules souches mélanocytaires de s’auto-renouveler et diminuerait ainsi le risque de génération de clones fondateurs, à l’origine du développement du cancer. Crédit photo : Mohri, Y., Nie, J., Morinaga, H. et al.

Assumer ses cheveux gris, un choix éclairé plus qu’un renoncement

Avec ces nouvelles données, les cheveux gris apparaissent sous un jour différent. Ils ne sont plus seulement le symbole du temps qui passe, mais peut être le reflet d’un corps qui se protège, qui fait des choix silencieux pour préserver son équilibre. À l’heure où la population vieillit et où l’apparence reste fortement normée, comprendre ces mécanismes permet aussi de se réconcilier avec ce que le miroir renvoie. Et, si accepter ses cheveux gris, c’était finalement reconnaître l’intelligence du corps plutôt que chercher à la dissimuler ? Plus d’informations sur cet article de l’université de Tokyo. Et vous, voyez-vous encore vos cheveux gris comme un défaut, ou comme un signe naturel de protection et d’acceptation du temps qui passe ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

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Via
ims.u-tokyo.ac.jp
Source
Nature.com

Nathalie Kleczinski

Journaliste passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être… Voir plus »

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