
D’après des estimations de l’OMS, environ 118,5 millions de dons de sang sont enregistrés tous les ans au niveau mondial. Les prélèvements sont réalisés sur des donneurs avec différents groupes sanguins dont le plus rare est, sans nul doute, le Rhésus null ou Rh-null. Également appelé « sang en or », on le retrouve chez seulement une cinquantaine de personnes dans le monde, selon la Société canadienne du sang. Outre sa rareté, il est dit « universel » et est compatible avec l’ensemble des groupes sanguins. En d’autres termes, il peut être transfusé à l’ensemble des patients, incluant ceux avec un autre groupe sanguin peu répandu. Ce qui le rend extrêmement précieux.
Des globules rouges qui ne présentent aucun antigène
Il existe 44 groupes sanguins dans le monde, parmi lesquels on peut citer la famille ABO. Chaque individu appartient donc à un groupe spécifique, mais également à un système Rhésus bien défini. Ce dernier permet de déterminer le ou les antigènes présents ou absents, et par conséquent, la comptabilité d’un sang lors d’une transfusion. Dans le cas d’une personne appartenant au groupe A et produisant de l’anti-B, par exemple, il est possible de transfuser du sang de système A ou O. Concernant les individus Rhésus null, ils n’ont aucun antigène au niveau de la surface de leurs globules rouges et comme nous l’avons dit précédemment, leur sang est compatible à tous les patients. À noter que les antigènes sont des molécules qui peuvent produire des anticorps. Une incompatibilité entre le donneur et le receveur peut donc engendrer de graves réactions immunitaires pouvant être mortelles.
Un système Rhésus qui ne résulte pas d’une maladie
Dans certains cas, les groupes sanguins rares sont le résultat d’une maladie, mais les personnes Rhésus null ne souffrent d’aucune pathologie spécifique, selon Thierry Peyrard, le directeur du Département national de référence en immuno-hématologie et sang rare. Toutefois, le biologiste a déclaré que l’absence d’antigène peut fragiliser les globules rouges, dans la mesure où il contribue à la stabilisation de leur membrane. De manière générale, la durée de vie des globules rouges d’un individu Rh-null est plus courte que celle d’une personne d’un autre groupe sanguin. Néanmoins, bien que ce déficit puisse entraîner une anémie, il n’est pas pathologique et est souvent compensé par la moelle osseuse, affirme le scientifique.
Des donneurs universels, mais des receveurs non universels
Comme Nathalie l’a expliqué dans un autre article, les individus Rh-null sont des donneurs universels, mais ne peuvent recevoir du sang d’un autre groupe sanguin. Ce qui les met en grand danger en cas d’accident ou de maladie nécessitant un transfert de sang. Cependant, Thierry Peyrard a déclaré que les risques de graves réactions immunitaires sont faibles lors de la première transfusion, parce que le système immunitaire n’est pas encore activé.
Selon le directeur du Département national de référence en immuno-hématologie et sang rare, les problèmes d’incompatibilité apparaissent généralement lors de la seconde transfusion, surtout si l’organisme du patient a commencé à produire des anticorps. Pour information, si le « sang en or » est le plus précieux, il n’est pas le plus rare au monde. Certains individus ou membres d’une famille peuvent avoir des groupes sanguins uniques que l’on ne retrouve chez aucune autre personne. Avez-vous un groupe sanguin rare dans votre entourage ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .