Les volcanologues tentent depuis de nombreuses années d’anticiper les éruptions volcaniques, mais cela s’avère presque aussi difficile que de prédire un tremblement de terre. Pour l’heure, pour déterminer à quel moment un volcan pourrait entrer en éruption, les scientifiques s’appuient principalement sur la surveillance des émissions de gaz, l’observation de la déformation du sol et des modifications des cours d’eau à proximité.
Mais l’heure et l’ampleur de l’éruption ont toujours été difficiles à cerner. Dans l’espoir d’améliorer les choses, une équipe de volcanologues et de sismologues a réalisé un travail ayant pour but d’évaluer l’efficacité de la technique de l’imagerie satellite en ce qui concerne la prédiction des éruptions.
Des données fournies par des satellites de la NASA
L’étude a été récemment publiée dans la revue Nature Geoscience, rapportent nos confrères de Big Think. Elle repose sur des données infrarouges collectées sur 16 ans et demi (entre 2002 et 2019) par les satellites Terra et Aqua de la NASA. Les données en question sont relatives aux variations des conditions à proximité des volcans.
Les résultats ont montré une quantité inhabituellement élevée de chaleur s’échappant à travers le sol près des volcans avant les éruptions. D’après les chercheurs, cela pourrait potentiellement constituer un signe d’un danger imminent.
Des agitations thermiques plusieurs années avant l’éclatement
Par ailleurs, l’équipe de recherche affirme avoir constaté que les jaillissements de matière magmatique avaient plus de chance de se produire aux alentours du moment où les températures de surface près des volcans atteignaient leur maximum.
Il s’avère que les volcans peuvent subir une agitation thermique pendant plusieurs années avant l’éruption. « Cette agitation thermique est dominée par un phénomène à grande échelle qui se manifeste sur de vastes zones d’édifices volcaniques », ont écrit les experts. « Elle peut être un indicateur précoce du réveil d’un volcan et peut être tracée par une analyse statistique de données de télédétection par satellite à haute résolution temporelle ».
Une approche susceptible d’améliorer les efforts de prédiction
Certes, l’analyse des données satellitaires pour anticiper une éruption est loin d’être efficace pour déterminer l’heure exacte et l’ampleur d’un tel événement, mais comme le souligne notre source, si elle est combinée avec les méthodes existantes, cela pourrait améliorer largement les efforts de prédiction.
Par exemple, au cours des deux années ayant précédé l’éruption du mont Ontake (Japon) en 2014, lequel a fait une soixantaine de victimes, les chercheurs affirment avoir observé une augmentation des températures de surface autour du volcan. Pourtant, aucune méthode de surveillance n’avait détecté des signes alarmants avant le drame.
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