La Demeure de l’Apothicaire : la plus vieille maison de France a près de 932 ans et est située en Saône-et-Loire (71)

L'ancienne demeure de l'apothicaire à Cluny, propriété de l'architecte érudit Jean-Denis Salvèque, revendique le titre de la plus ancienne maison de France. Explorez ce trésor du XIe siècle, témoin privilégié de l'évolution architecturale médiévale.

Si vous aimez ce que l’on appelle les « vieilles pierres », c’est probablement dans la ville médiévale de Cluny en Saône-et-Loire que vous devriez vous rendre. Cette ville, située au nord-ouest de Mâcon, se trouve donc en Bourgogne Franche-Comté, un lieu fort empreint d’une histoire passionnante avec les ducs de Bourgogne. Citons parmi les plus connus, Philippe le Hardi, ou encore Charles le Téméraire qui ne portait pas son cousin, le roi Louis XI, dans son cœur. Bien avant l’arrivée des Ducs de Bourgogne, la ville de Cluny a été choisie pour l’un des plus beaux édifices religieux médiévaux de France, l’abbaye de Cluny. Cette abbaye fut fondée en 909 (ou 910) par le duc d’Aquitaine et comte d’Auvergne Guillaume Iᵉʳ. Tout autour de cette abbaye bénédictine, de petites ruelles et des maisons caractéristiques du Moyen Âge. Parmi elles, au 20 de la rue du Merle, se trouverait la plus vieille bâtisse de France : la demeure de l’apothicaire. Découverte.

Quelle est l’histoire de la demeure de l’apothicaire de Cluny ?

Selon une étude approfondie réalisée Bernhard Flüge, Pierre Garrigou Grandchamp et Jean-Denis Salvèque dans un livre intitulé une maison romane de 1091 à Cluny (20 rue du Merle), elle serait la plus vieille demeure de France. Il se trouve d’ailleurs que Jean-Denis Salvèque, coauteur de cette recherche, est également le propriétaire de cette maison et qu’il est un architecte retraité des Bâtiments de France, chercheur et spécialiste de l’architecture médiévale. Il est par ailleurs l’auteur d’ouvrages de référence sur la ville de Cluny, son abbaye et son histoire médiévale.  L’étude approfondie de la maison 20 rue du Merle à Cluny a jeté une lumière nouvelle sur l’évolution des habitations médiévales.

La maison de l'Apothicaire au 20 de la rue du Merle à Cluny.
La maison de l’Apothicaire au 20 de la rue du Merle à Cluny. Capture d’écran Google Map

Cette demeure, datant de la fin du XIe siècle, présente des particularités intrigantes, à l’instar de sa disposition en retrait de la rue, d’une avant-cour distincte et d’un agencement interne différent des structures romanes ultérieures. Les fouilles et relevés effectués de 1994 à 1999 ont révélé des détails sur la construction, y compris des éléments de bois datés de l’hiver 1090-1091, offrant une fenêtre sur les techniques de construction de l’époque. Ce sont ces datations qui laissent à penser que cette maison est la plus vieille de France. Si l’histoire de cette maison vous intéresse, vous pouvez la retrouver sur persee.fr.

Avant Cluny, quelle était la plus vieille maison de France ?

Si la demeure de l’apothicaire devient la plus ancienne maison construite en France, alors, elle détrône la maison de Jeanne. Cette maison, dont la construction est estimée au XIVᵉ siècle, se situe au 10 rue de Belvezet à Sévérac d’Aveyron (12), formant un angle avec le Passage de l’Hospice. Érigée en hauteur le long d’une petite ruelle pentue, caractéristique fréquente dans l’Aveyron, elle charme par son authenticité, constituée de vieilles pierres. Le nom de la maison rend hommage à sa dernière habitante, Jeanne, une artiste peintre locale. Initialement construits en pierre de meulière, les murs ont subi des rénovations, avec l’application de torchis. Certains diront qu’elle a perdu son charme, mais il fallait absolument pouvoir conserver ce joyau architectural. Au fil des années, la Maison de Jeanne est devenue une attraction touristique, ouverte aux visiteurs pendant les mois de juillet et août, lors des événements médiévaux de la région.

La Maison de Jeanne : la plus vieille maison de France est située en Aveyron
La maison de Jeanne après sa restauration. Crédit photo : Google Map

Pourrait-on visiter la Demeure de l’Apothicaire ?

La réponse à cette question est OUI. Vous allez pouvoir plonger dans le Moyen Âge, visiter la Demeure de l’Apothicaire, imaginer les potions qu’il concoctait et même dormir dans « son lit ». Ou du moins dans la chambre qu’il occupait il y a plus d’un siècle. En effet, Jean-Denis Salvèque, l’actuel propriétaire, en a fait un gîte qui accueille des hôtes, de Pâques à la Toussaint. D’un confort exceptionnel, ce gîte allie esprit bourgeois, ambiance baroque et rénovation patrimoniale soignée. Les éléments d’époque tels que les poutraisons, les vitraux et les huisseries se marient harmonieusement avec le mobilier du XVIe au XIXe siècle. L’espace ultra-spacieux et cosy comprend un séjour-cuisine-salon, deux chambres élégamment meublées et une salle d’eau moderne.

L'intérieur de la Demeure de l'Apothicaire.
L’intérieur de la Demeure de l’Apothicaire. Crédit photo : Gite de France

L’accès à un charmant jardin clos de 800 m², illuminé en nocturne et accessible jusqu’à 22 h 30, offre une atmosphère paisible. Les équipements du gîte incluent le Wi-Fi, le chauffage central au gaz, une buanderie gratuite et un parking public aisé sur place. Pour les amateurs de vélo, un local fermé est mis à disposition. Les tarifs de location varient en fonction de la durée du séjour, avec une semaine en basse saison à partir de 709 € et des options de location pour 3 nuits à 412 € et 4 nuits à 456 €. Un séjour dans cette demeure unique promet une expérience mémorable au cœur du patrimoine historique de Cluny. Retrouvez toutes les informations concernant la location de ce gîte sur Destination Saône-et-Loire ou sur Gîtes de France.

Mais au fait, qu’est-ce qu’un apothicaire au Moyen Âge ?

Aujourd’hui, nous qualifierions un apothicaire de rebouteux, mais à l’époque, il était le « pharmacien », celui qui soignait grâce aux potions, aux herbes et aux études qu’il avait faites. Les apothicaires étaient responsables de la préparation de diverses préparations médicinales telles que des onguents, des potions, des poudres, des sirops et des décoctions. Ils utilisaient des ingrédients tels que des herbes, des épices, des minéraux et parfois des substances animales. Ils étaient souvent situés dans des échoppes ou des boutiques au sein des villes médiévales, d’où la proximité avec l’Abbaye de Cluny pour notre exemple. Les apothicaires étaient également ceux qui prodiguaient des conseils aux clients, ils n’étaient pas médecins, mais avaient suffisamment de savoir pour aider leurs prochains.

Les plans de la demeure médiévale chargée d'histoire de la fin du XIème siècle.
Les plans de la demeure médiévale chargée d’histoire de la fin du XIème siècle. Crédit photo : persee.fr

Quelles sont les autres plus vieilles maisons de France ?

Parmi les plus anciennes maisons de France, nous citerons celle de Cahors, située au 71 rue du cheval blanc. Elle aurait été construite au XIIᵉ siècle puis reconstruite durant le XIIIᵉ siècle, les matériaux identifiés ayant été plutôt datés du 13ᵉ. La première partie de cette maison daterait de 1190, si les « finitions », elles, auraient été datées de 1255 environ. Par ailleurs, nous citerons aussi la Maison Fenasse située à Albi dans le Tarn. Celle-ci daterait aussi du XIIᵉ siècle et aurait appartenu à la famille Fenasse.

Elle fut ensuite confiée au frère de l’évêque d’Albi, neveu du pape Clément V, puis redevint la propriété de la famille Fenasse par l’intermédiaire de Guilhem Fenasse, plus riche financier et usurier d’Albi. La maison fut ensuite cédée à une autre famille, celle de Béraud de Fargues, les Fenasse ayant été accusés d’hérésie. Aujourd’hui, la maison Fenasse a conservé son nom d’origine et est devenue un hôtel classé aux Monuments Historiques en 1971. Aimeriez-vous habiter dans cette maison ancienne ? N’hésitez pas à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

Plus de 900 000 abonnés nous suivent sur les réseaux, pourquoi pas vous ?
Abonnez-vous à notre Newsletter et suivez-nous sur Google Actualité et sur WhatsApp pour ne manquer aucune invention et innovation !
Source
Persee.frDestination-saone-et-loire.fr

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page