Aujourd’hui, la construction des bâtiments est une opération plutôt simple à réaliser. Mais, lorsque j’observe certains bâtiments très anciens comme les églises ou les châteaux, je m’interroge toujours sur la manière dont ils ont été construits. Comment faisaient ces hommes pour apporter d’énormes blocs de pierre sur de si grandes hauteurs ? Le plus bel exemple de ces constructions reste probablement celui des pyramides de Gizeh qui sont, encore aujourd’hui, une énigme architecturale qui passionne les égyptologues ! Elles sont l’une des sept merveilles du monde et des Papyrus de la mer Rouge, découverts par une équipe d’archéologues, pourraient nous éclairer sur le sujet. Découverte.
La découverte des archéologues
Cette découverte s’est déroulée sur le site de l’ouadi el-Jarf, en Égypte, un endroit très aride, découvert, lui, en 1823, par un voyageur et antiquaire anglais, John Gardner Wilkinson. Ce voyageur curieux pensait avoir découvert une nécropole Gréco-Romaine ! Deux pilotes français, François Bissey et René Chabot-Morisseau redécouvrent le site dans les années 50, mais imaginent un centre de production de métal. Il faudra attendre 2008 et l’équipe menée par l’égyptologue français Pierre Tallet pour apprendre que ce site était, en réalité, un port de commerce très actif il y a 4 500 ans sous le règne de Khéops. Et, c’est aussi à cette époque que fut construite, la plus grande des pyramides, celle du pharaon. Les fouilles ont également permis de mettre en lumière un papyrus, en 2013 : le journal de Merer, qui a livré quelques secrets.
Que contient ce papyrus ?
Plusieurs papyrus ont été découverts, et ils révèlent que ce port était un haut lieu de l’activité de bâtisseurs des Égyptiens. L’un d’entre eux, le journal de Merer, contient les récits d’un homme du même nom. Et, cet homme est l’un des bâtisseurs de la pyramide de Khéops. On y apprend, par exemple, que des pierres de 180 mètres de long étaient débarqués dans ce port. Et, pour preuve de l’activité intense qui devait y régner, l’équipe de Pierre Tallet a déjà découvert 130 ancres de bateaux ! Le papyrus révèle par ailleurs que les Égyptiens se servaient d’un navire appelé « Le Buisson » pour se rendre sur la péninsule du Sinaï et extraire le cuivre, qui servait à découper les pierres de la pyramide. Quant à Merer, l’auteur du journal, il est probable qu’il ait été un superviseur, qui gérait l’acheminement des blocs de pierre vers le site de construction.
La vie de l’inspecteur Merer !
Au jour 25, on peut déchiffrer dans son journal ceci : l’inspecteur Merer passe la journée avec son za [son équipe] à transporter des pierres à Tourah-sud ; passe la nuit à Tourah-sud. Merer était ce que l’on appelle un chef d’escouade avec sous ses ordres, 200 ouvriers qui construisaient cette œuvre monumentale. Merer exposa minutieusement le processus selon lequel son équipe extrayait les blocs de pierre des carrières de Tourah et les acheminait par bateau jusqu’à Gizeh. Les ouvriers de Merer chargeaient les blocs de calcaire à bord des navires, naviguaient sur le Nil, et faisaient escale la nuit dans une zone administrative pour enregistrer correctement les cargaisons avant de les transporter vers Gizeh.
Il consigna aussi les salaires reçus par ses hommes, rémunérés en céréales et dont le volume variait en fonction de l’échelon de l’employé ! Le journal de Merer est l’un des seuls témoignages directs de cette époque et les écrits ont traversé 4 500 ans d’histoire ! Cette histoire n’est-elle pas fascinante ? Nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. Vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .
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