L’électricité est à prix négatif, un record qui ne change cependant rien pour les Français

En 2025, la France bat un record d’électricité à prix négatifs, mais les consommateurs n’en voient pas la couleur. Voici pourquoi.

Imaginez : votre fournisseur d’électricité vous paie pour allumer votre four ou votre machine à laver. Cela ressemble à un rêve éveillé, non ? Eh bien, ce scénario se produit actuellement en France, mais pas pour vous. Depuis janvier 2025, la France a déjà cumulé 368 heures à prix d’électricité négatifs ou nuls, battant ainsi le record de 2024 (352 heures), selon la Commission de régulation de l’énergie. Sur le marché, certains producteurs paient pour que leur électricité soit consommée. Pourtant, côté consommateurs, pas la moindre baisse sur la facture, et même un e-mail reçu de mon fournisseur pour m’informer d’une augmentation ! Une situation que la CRE juge préoccupante, tant sur le plan économique qu’écologique. Et pour cause : ces prix négatifs ne sont pas un signe de bonne santé du système, mais le symptôme d’un déséquilibre grandissant. Décryptage.

Quand le soleil et le vent font chuter les prix, mais pas les factures

Comment en arrive-t-on à une énergie gratuite, voire payée pour être consommée ? L’explication tient à un mariage parfois explosif entre production renouvelable abondante (éolien, solaire) et demande faible (week-ends, jours fériés). Comme l’électricité ne se stocke pas facilement, l’offre excédentaire fait s’effondrer les prix, parfois jusqu’à -50 € le mégawattheure. Dans ces moments-là, arrêter les installations serait logique. Néanmoins, certains producteurs sous contrat d’obligation d’achat continuent de produire, assurés d’un tarif garanti sur 20 ans, même en cas de saturation du réseau. Résultat : le marché se retrouve inondé d’électricité dont personne ne sait que faire. Et, ce n’est pas sans coût pour la collectivité. Selon la CRE, couper ces installations lors des heures négatives aurait permis d’économiser 15 millions d’euros rien qu’au premier semestre 2024. Une somme qui file aujourd’hui directement sur la note du contribuable.

Une exploitation solaire et éolienne.
La part des énergies renouvelables crée un déséquilibre et une surproduction d’énergie difficile à stocker pour le parc électrique national. Image d’illustration non contractuelle. Crédit photo : M. Moignet pour NeozOne

La France, mauvaise élève de la tarification dynamique

Dans d’autres pays, ce phénomène serait l’occasion de proposer aux ménages des tarifs ultra-bas à certaines heures. En Espagne, près d’un tiers des foyers bénéficie déjà d’un prix évolutif heure par heure. En Scandinavie, plus de 70 % des ménages ajustent leur consommation en fonction du marché. En France ? Rien ou presque. Ici, la stabilité tarifaire prime, quitte à rater l’opportunité d’encourager la consommation lorsque l’électricité déborde sur le réseau. Quelques offres tentent bien de surfer sur cette vague, comme Tempo d’EDF ou les formules d’Ohm Énergie et TotalEnergies. Mais, elles restent des versions édulcorées de la tarification dynamique : moins transparentes, moins réactives, et souvent mal comprises du grand public.

Ce qu’il faut retenir de cette « électricité gratuite ».

  • Record 2025 : 368 heures à prix négatifs/nuls dès juillet.
  • Cause principale : excès d’énergies renouvelables face à une faible demande.
  • Acteurs clés : producteurs sous contrat d’obligation d’achat, sans incitation à arrêter.
  • Conséquence : un coût pour l’État, donc pour le contribuable.
  • Solution possible : tarification dynamique pour encourager la consommation lors des heures négatives.
ChatGPT a dit : Infographie : pourquoi l’électricité gratuite en France ne fait pas baisser vos factures et quelles réformes pourraient tout changer.
Infographie : pourquoi l’électricité gratuite en France ne fait pas baisser vos factures et quelles réformes pourraient tout changer. Crédit infographie : neozone.org

Une réforme inévitable ou on continue de cette façon ?

Cette situation pose un dilemme : faut-il revoir les mécanismes de soutien aux renouvelables pour éviter une production aveugle ? Ou miser sur une tarification dynamique pour inciter les consommateurs à consommer au bon moment ? Les experts s’accordent sur un point : il faudra trancher. Car continuer ainsi, c’est comme remplir un verre déjà plein, cela finit toujours par déborder. Alors, et vous, seriez-vous prêts à adapter vos habitudes pour profiter d’une électricité gratuite et soulager votre facture ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

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Méline Kleczinski

Jeune journaliste de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)...… Voir plus »

3 commentaires

  1. Gratuite a un moment veut dire beaucoup plus cher à d’autres!
    on connaît le système français la fin c’est toujours le consommateur qui se fait avoir dans tous les cas de figure

  2. Stop au renouvelable à mache forcée et subventionné. Belle idée stupide macroniste. Stop aux accords européens qui nous forcé a payer une électricité française a un prix ridiculement haut par rapport a son coût. Stop a la connerie organisée par pure idéologie. C est pourtant simple : sortons les clowns qui nous gouvernent et sortons de l’europe.

  3. C’est l’Etat donc les français qui paient la différence avec le prix garanti aux producteurs de renouvelable, ça nous coûte une fortune.

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