Pour aider les animaux, nous devrions en consommer davantage affirme ce scientifique

Alors que certains d’entre nous préfèrent éviter de manger des animaux ou d’utiliser des objets d’origine animale, une nouvelle étude soutient que nous pouvons être des omnivores éthiques.

Nombreux sont celles et ceux qui estiment que pour arrêter de faire souffrir les animaux, il faut cesser d’en consommer. Les arguments en faveur de l’abandon de la viande et des produits d’origine animale abondent sur les réseaux sociaux. En fait, les végétaliens et les végétariens ne se préoccupent pas seulement des droits des animaux, mais aussi de la manière dont ceux-ci sont élevés dans les industries et de l’empreinte carbone de la production agricole, pour ne citer que ces quelques exemples. Un article publié dans le Journal of Agricultural and Environmental Ethics le 15 juin dernier propose cependant de voir la réalité différemment.

L’éthique de la vertu comme principe de base

Ayant été rédigé par le professeur Christopher Bobier de l’Université St. Mary du Minnesota, le papier souligne que l’on peut être un omnivore éthique. L’auteur fait partie de ceux qui soutiennent la théorie morale normative connue sous le nom de « éthique de la vertu ». Au cas où vous ne le sauriez pas encore, cette théorie est née en réaction contre les théories morales dominantes, conséquentialismes et déontologismes. L’idée est de faire en sorte que les vertus soient mises en pratique pour vivre dans la sagesse et le bonheur. Bobier estime que la compassion, la justice et la tempérance sont des traits de caractère dont chacun d’entre nous devrait faire preuve lorsqu’il s’agit de choisir ce qu’on doit manger.

Une réalité beaucoup plus complexe

L’auteur avance qu’il existe un certain nombre de considérations qui devraient inciter les individus vertueux à envisager au moins de consommer de la viande. D’après lui, bien que les personnes adeptes du végétalisme se préoccupent principalement de la souffrance animale et des effets de l’élevage industriel, la réalité est une autre chose.

Elle serait beaucoup plus complexe qu’on ne le croit. Par exemple, l’agriculture blesse ou tue souvent des animaux. Les pesticides utilisés pour les cultures tuent intentionnellement les insectes. Le défrichage des terres prive de nombreux animaux de leur habitat et les accidents impliquant des équipements industriels, qui tuent des animaux, sont monnaie courante.

Réduire la souffrance globale

Compte tenu de ces faits, le professeur Bobier pense qu’une personne vertueuse devrait au moins manger occasionnellement certains animaux pour permettre à d’autres de rester en vie, ou du moins, réduire la souffrance globale dans le règne animal. Les végétariens pourraient par exemple consommer des créatures sans système nerveux complexe, comme les insectes et les huîtres.

Consommer des animaux sans système nerveux complexe, comme les insectes et les huîtres
Consommer des animaux sans système nerveux complexe, comme les insectes et les huîtres. Crédit photo : Shutterstock / Koldunova Anna

L’absence de système nerveux suggère effectivement que ces animaux ne ressentent pas la douleur. Par ailleurs, dans certains cas, les viandes sont obtenues sans nuire aux animaux. C’est par exemple le cas des animaux morts sur les routes ou encore des viandes dont la date de péremption est proche.

« Nous avons tendance à juger la nourriture dans notre assiette sans penser à sa provenance et à son impact plus large. C’était mon cas quand j’étais jeune. Pourtant, ce que nous mangeons a des répercussions sur les animaux (par exemple, la douleur, la détresse, la mort), sur d’autres personnes (notamment les travailleurs agricoles), sur les entreprises (par exemple, les petits agriculteurs et les grandes sociétés agricoles), sur l’environnement (la déforestation, les déchets animaux, etc.) et sur nous-mêmes (par exemple un mode de vie sain) », a souligné le professeur Bobier.

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Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans la rédaction web en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

2 commentaires

  1. « Par exemple, l’agriculture blesse ou tue souvent des animaux. Les pesticides utilisés pour les cultures tuent intentionnellement les insectes.  »

    Parce qu’il est bien connu que les animaux d’élevage sont nourris seulement d’amour et d’eau fraiche… l’élevage cause 65 % de la déforestation en Amazonie, il faut environ 10kg de protéines végétales pour produire 1kg de viande, on déforeste pour planter du soja ogm qui servira à engraisser les élevages mais ce « chercheur » a oublié de le prendre en compte dans son « étude »

    De pire en pire les excuses pour maintenir le statu quo et l’abattage des animaux…
    Les insectes ne sont pas la solution puisque le ratio est 2kg protéines végétales pour avoir 1kg de protéines animales
    La seule solution pour continuer à manger de la viande sera la viande cultivée en laboratoire puisqu’elle ne nécessitera aucun espace en terre et pourra être produite massivement avec très peu de ressources en plus de ne tuer aucun animal

    Autrement toutes les études actuelles montrent que le végétalisme nuit le moins que ce soit aux animaux comme à l’environnement, local ou non (étude Poore and nemecek 2018)

  2. 1. Les insectes et les huitres ont un système nerveux. Ils sont des êtres sentients et ils ressentent la douleur.
    2. Il n’est pas nécesaire à la santé humaine de consommer les êtres sentients, ni mammifère, ni oiseau, ni réptile, ni invertébré.
    3. C’est les plantes (et les microbes) qui n’ont pas de système nerveux et donc ne ressentent pas.
    4. Ce qui est mal, c’est de faire souffrir ou mourrir les êtres sentients SANS NÉCESSITÉ VITALE (conflit d’intérêt de vie ou de mort).
    5. La moralité concerne, entre autres, ne pas faire du mal aux autres êtres sentients..

    Le reste n’est que du casuistique. Pour aider aux victimes de l’agriculture des plantes aux fins de la consommation humaine, lutter peut-être plutôt pour développer une agriculture plus écologique et plus miséricordieuse envers les êtres sentients qui sont empétrés dans la consommation de masse par la population humaine. Au lieu de sophismes comme l’appel à consommer davantage de victimes sentientes pour donner l’occasion à davantage de vicimes sentientes à devenir victimes, il serait plus vertueux de songer à réduire le taux de croissance de nombre de consommateurs humains…

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