L’aquamation, une nouvelle méthode de crémation par l’eau pour des obsèques écologiques

L'écologie autour des obsèques commence à faire son chemin... Avec l'aquamation, il semblerait que l'on utilise cinq fois moins d'énergie qu'avec une incinération, mais elle n'est pas (encore?) autorisée dans notre pays.

Le 26 décembre dernier, nous apprenions le décès de Desmond Tutu, archevêque anglican et militant des droits de l’homme sud-africain. Il avait reçu le prix Nobel de la paix en 1984 pour son combat pacifique contre l’apartheid. Lors de ses funérailles, il est apparu que l’archevêque ne les avait pas souhaitées classiques, mais plutôt écologiques. Desmond Tutu avait en effet, voulu un enterrement avec une méthode d’aquamation. Dénué de tous artifices, sans poignées sur son cercueil, l’homme était aussi un fervent défenseur de la planète. Mais quelle est donc cette méthode peu connue que l’on appelle l’aquamation ? On vous explique tout !

Le procédé en détail

L’aquamation est une nouvelle méthode de crémation par l’eau; elle se présente comme une alternative encore plus écologique que la crémation par le feu ou que l’inhumation classique. Concrètement, cette méthode ressemble à celle qui consiste à recouvrir les corps avec des feuilles ou du bois, ou encore de l’azote liquide. Cette méthode n’est autorisée que dans certains pays du monde. L’Afrique du Sud n’a pas légiféré sur la question, c’est donc une tolérance dans le pays du défunt. L’aquamation, c’est scientifiquement une hydrolyse alcaline, qui consiste à la crémation par l’eau. En fait, le corps du défunt est plongé dans un cylindre métallique puis immergé dans un mélange d’eau et de produit alcalin. Le liquide est ensuite chauffé à 150°C puis mis sous pression, ce qui provoque une dissolution du corps en quelques heures seulement; seuls les ossements restent à la fin de ce processus. Ces os sont ensuite réduits en poussière puis remis à la famille dans une urne, qui pourra ensuite être déposée dans un colombarium.

Une méthode de crémation vertueuse pour la planète

Les défenseurs de cette méthode mettent en avant le fait que l’eau soit moins agressive que les flammes quand il s’agit de crémation. L’eau est l’élément dans lequel nous nous trouvons avant même notre naissance, c’est donc comme un retour aux sources ! Mais cette méthode est surtout beaucoup moins énergivore que les autres: non seulement elle requiert cinq fois moins d’énergie que les autres, mais elle émet évidemment beaucoup moins de gaz à effet de serre. Cette méthode est déjà très utilisée dans les abattoirs pour éliminer les carcasses. Elle respecte d’ailleurs toutes les normes sur le plan sanitaire. Mais elle est encore très peu utilisée chez les humains. Les funérailles sont encore quelque chose dont on parle peu. Pourtant, grâce à des personnalités qui choisissent un mode de crémation écologique, cela pourrait évoluer. Cette méthode de crémation par l’eau n’est pas encore autorisée en France mais elle coûterait aussi beaucoup moins chère qu’une crémation par le feu. Aux Etats-Unis, l’aquamation coûterait environ 350 dollars, contre 550 dollars pour une incinération.

Quelques autres méthodes de funérailles écologiques ?

En France, il existe en Haute-Garonne, une forêt cinéraire du nom de Cime-Tree, qui permet aux défunts d’être enterrés au pied d’un arbre. Les cendres sont déposées dans des urnes spéciales et biodégradables, et permettent de réalimenter la forêt… C’est aussi un moyen écologique de préserver l’endroit de la déforestation et de la cueillette. Dans l’état de Washington, aux Etats-Unis, grâce à une loi passée en 2020, on peut choisir de revenir à la Terre en devenant du compost humain. Des méthodes qui devront encore franchir les barrières de l’éthique, et ce n’est pas encore pour demain à priori !

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Source
Lefigaro.fr

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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