ADN : La police scientifique pourra bientôt « renifler » le matériel génétique présent sur la scène d’un crime

Pour la toute première fois, des scientifiques ont réussi à collecter de l'ADN environnemental (ADNe) dans l'air. Cet exploit pourrait un jour révolutionner la médecine légale, l’anthropologie ainsi que la recherche de vie extraterrestre.

L’ADN ou acide désoxyribonucléique est un matériel génétique présent dans les cellules de presque tous les organismes vivants. L’homme, les animaux et les plantes libèrent des cellules lorsqu’ils sont en contact avec l’environnement.

En fait, l’ADN contient toute l’information génétique (génome) dont les êtres vivants ont besoin pour le développement, le fonctionnement et la reproduction. Avec le temps, les cellules se dégradent et expulsent l’ADN. Malgré sa taille microscopique, ce dernier demeure traçable pendant des mois, voire des années. Le matériel génétique qui découle de cette interaction avec l’environnement est appelé ADN environnemental, parfois abrégé en ADNe.

Une technique efficace et non invasive pour surveiller l’environnement biologique

L’échantillonnage de l’ADN environnemental peut aider à déterminer la présence d’organismes dans un environnement quelconque. « L’utilisation de l’ADNe est devenue un sujet d’intérêt croissant au sein de la communauté scientifique, en particulier pour les écologistes ou les défenseurs de l’environnement à la recherche de moyens efficaces et non invasifs pour surveiller l’environnement biologique », a expliqué Elizabeth Clare, maître de conférences à l’Université Queen Mary de Londres et auteure principale d’une étude récemment publiée dans le journal scientifique PeerJ.

De l’ADN humain dans des échantillons d’air provenant d’une animalerie

Clare et ses collègues ont analysé 12 échantillons d’air provenant d’une animalerie hébergeant des rats-taupes nus. Les colonies avaient été placées sous la surveillance du personnel universitaire pendant des dizaines de mois. Les chercheurs ont prélevé l’air sur des filtres HEPA à l’aide de pompes à air.

Après avoir procédé à l’amplification de l’ADN suivant la technique de la réaction en chaîne par polymérase (PCR), ils ont séquencé cet ADN pour avoir la séquence génétique. En comparant les résultats avec les données de la Genbank, l’équipe a détecté la présence d’ADN de rats-taupes nus dans 10 échantillons. Et contre toute attente, des ADN humains ont également été découverts dans les 12 échantillons.

ADN : La police scientifique pourra bientôt "renifler" le matériel génétique présent sur la scène d'un crime
De l’ADN humains a été découverts dans les 12 échantillons. Crédit photo : Shutterstock / Rost9

Une méthode susceptible de faciliter l’arrestation des criminels

Bien que l’ADN humain ne soit pas une cible visée par cette étude, sa présence dans les échantillons constitue une découverte majeure. Cela signifie que nos matériels génétiques peuvent être détectés dans l’air, faisant de l’échantillonnage de l’ADNe une technique pouvant potentiellement être utilisée pour élucider un crime. Comme le soulignent nos confrères de SyFy, les méthodes actuelles de détection des criminels via l’ADN se limitent en général aux cheveux et aux liquides corporels laissés sur les lieux du crime.

Si elle est mise en œuvre avec d’autres techniques de détection telles que la prise d’empreintes digitales, l’échantillonnage de l’ADN environnemental pourrait donc faciliter l’arrestation des fugitifs. Clare y voit même une méthode qui peut potentiellement révolutionner l’anthropologie et la recherche de vie extraterrestre grâce à la possibilité d’analyser des échantillons d’air emprisonné dans un espace fermé.

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