Le nom de Gitanjali Rao ne vous dit peut-être pas grand-chose, pourtant cette jeune fille de 17 ans possède déjà sa page Wikipédia. Elle y est présentée comme une inventrice américaine née le 19 novembre 2005, à la fois scientifique et promotrice des disciplines STEM. En 2017, elle remporte le Challenge Discovery 3M du jeune scientifique alors qu’elle n’a que 12 ans. En 2020, Forbes la classe dans sa liste des 30 personnes de moins de 30 ans les plus influentes pour leurs innovations. Les inventions de cette jeune fille ont toutes un point commun, celui de vouloir améliorer la vie des personnes. Les trois principales inventions de Gitanjali concernent une IA qui protège les personnes du cyberharcèlement, un appareil qui permet de détecter précocement les addictions aux opioïdes, et des nanotubes qui mesurent la pollution de l’eau. Une petite graine de génie cette jeune femme ! Découverte de ces trois inventions.
Tethys, les nanotubes capables de détecter la pollution de l’eau
Gitanjali a choisi ce nom en référence à la déesse grecque de l’eau fraîche. Tethys se présente comme un appareil apte à mesurer la teneur en plomb de l’eau. Rappelons que la présence de plomb dans l’eau peut provoquer, en cas de consommation récurrente, divers effets toxiques aigus (anémie, troubles digestifs) et chroniques (atteintes du système nerveux). Cette idée d’invention lui est venue après un scandale d’eau contaminée dans le Michigan. Elle a donc souhaité inventer un système simple et peu coûteux qui permettrait aux habitants d’évaluer eux-mêmes la présence de plomb dans l’eau. En 2014, pour économiser sur l’approvisionnement en eau, la ville décide de changer la source. La rivière Detroit remplace de ce fait la rivière Flint, mais celle-ci est très fortement polluée et acide. La conséquence est immédiate et en étant propulsée dans les vieilles canalisations, cette eau acide provoque une teneur en plomb bien supérieure aux normes autorisées.
La mère de Gitanjali tentait d’évaluer la quantité de plomb, mais le dispositif était long et pas très fiable. Elle imagine alors Thetys en lisant un article du MIT, consacré aux nanotubes de carbones. Elle parvient à obtenir une visite du laboratoire et une rencontre avec la directrice, Selene Hernandez-Ruiz. Cette dernière lui offre la possibilité de venir chaque mois, pour développer son invention. La jeune inventrice utilise alors des nanotubes en carbones composés de feuillets d’atomes de carbone enroulés, qu’elle produit en graphène d’une épaisseur d’un seul atome. Les nanotubes en carbone savent répondre aux changements du flux d’électrons. Par conséquent, le plomb présent dans l’eau va adhérer aux ions carbones du tube et créer une résistance. Le changement est ensuite mesuré via un processeur qui indiquera si l’eau est polluée ou potable. Pour cette invention, elle a reçu une récompense de 25 000 dollars par le « Young Challenge Discovery 3M » alors qu’elle n’avait que 11 ans.
Kindly pour lutter contre le cyberharcèlement
Dans un tout autre registre, la jeune scientifique a également inventé un système qui fonctionne via l’IA pour lutter contre le cyberharcèlement, un fléau dans notre société actuelle. Nous connaissons tous les ravages et les dangers du cyberharcèlement sur les plus jeunes. Gintajali a ainsi inventé une application ainsi qu’une extension Chrome qui permettent de détecter, en amont, les tentatives de cyberintimidation, puis de cyberharcèlement. Pour parvenir à cette invention, elle a codé des mots couramment utilisés par les cyberharceleurs. Dès que certains mots ou synonymes sont détectés dans les conversations, Kindly émet une alerte sur le vocabulaire utilisé. « Le but n’est pas de punir. En tant qu’adolescent, je sais que les adolescents ont parfois tendance à se laisser emporter. Cela vous donne plutôt la possibilité de repenser ce que vous dites » expliquait la jeune fille lors d’un entretien pour la revue Time en 2020.
Epione, pour détecter une dépendance aux opioïdes
Les opioïdes sont un véritable fléau aux États-Unis et tuent chaque année plus de 50 000 personnes à travers une overdose. Comme leur nom l’indique, les opioïdes sont des médicaments dérivés de l’opium, prescrits principalement pour soulager la douleur. En les détournant et en les consommant à outrance, ils sont assimilés à une drogue et provoquent des effets secondaires, une dépendance et une possibilité d’overdose. Remportant le prix « Top Health Pillar Prize for the TCS Ignite Innovation Student Challenge » en 2019, Epione est un appareil portatif qui permet aux médecins de repérer les symptômes d’une dépendance à ces analgésiques.
Epione permet d’identifier le gène humain appelé OPRM1 qui agit comme un récepteur opioïde. Notre corps ne peut pas absorber une certaine quantité d’opioïdes, et lorsque l’organisme dépasse cette limite d’absorption, le gène OPRM1 produit plus de protéines qu’auparavant. Grâce à des ciseaux pour couper l’ADN : CRISPR-cas9 (prix Nobel de chimie 2020) et la levure (Saccharomyces cerevisiae), l’inventrice a créé un spectre qui reflète les gènes humains lorsqu’il est exposé à des agents opioïdes. Avec ce spectre, elle a ensuite ajouté des anticorps et des enzymes à l’échantillon d’ADN : plus la couleur est foncée, plus il y a de protéines produites, et plus l’individu serait dépendant des opioïdes. À 17 ans à peine, elle est déjà à l’origine de trois inventions majeures et ce n’est probablement pas les seules, puisqu’elle souhaite évidemment intégrer le MIT du Massachussetts, haut lieu des innovations et inventions mondiales. Plus d’informations sur son site officiel : gitanjalirao.net.
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