Au Botswana, on dessine des yeux sur l’arrière-train des vaches ou autres bovidés pour les protéger des prédateurs

Grâce à des expériences menées avec des agriculteurs et le Botswana Predator Conservation Trust, un chercheur biologiste a pu concevoir une solution pour mettre les troupeaux de bovidés à l’abri de la prédation des lions.

Le concept de peindre des yeux sur la peau des vaches ou autres bovidés vient d’un certain Neil Jordan, un spécialiste en biologie de la conservation près de l’Université de New South Wales. Il est assez commun en effet aujourd’hui de rencontrer des troupeaux de bovins avec ces drôles des yeux sur l’arrière-train dans le nord-ouest du Botswana.

Les propriétaires de fermes et agriculteurs près du delta de l’Okavango commencent à adopter cette technique baptisée « eye-cow ». Ils auront même un guide complet à disposition. La revue Communications Biology explique également cette astuce en détail.

Pourquoi des yeux ?

Avec l’aide de la BPCT (Botswana Predator Conservation Trust), le biologiste a réussi à prouver l’efficacité de cette méthode relativement facile, quoiqu’assez insolite. Ils ont simplement dessiné des yeux sur les fesses de quelques individus au sein d’un troupeau de 62 bovidés. Résultat, le long de l’expérience qui s’étala sur deux mois, on n’a dénombré que 3 pertes. Les lions n’ont en effet attaqué que les bêtes sans peinture de dissuasion. Jordan et quelques fermiers ont ensuite appliqué cette astuce sur 14 troupeaux, pour confirmer la théorie.

Les lions comptent bien souvent sur la furtivité pour parvenir à maîtriser et achever rapidement leurs proies. Ils se mettent donc hors des champs de vision de celles-ci pour trouver une ouverture. S’ils se font remarquer par ces faux yeux, il y a de grandes chances qu’ils renoncent à la chasse.

Ainsi, Jordan s’inspire dans ce cas de la nature elle-même, ou plus précisément des papillons. Ces insectes dépourvus de réelles défenses se servent en effet des motifs sur leurs ailes pour leurrer les oiseaux ou autres insectivores.

Protection des Fauves contre l’extermination

Bon nombre de prédateurs comme les lions ou certaines espèces de loups ne comptent plus que quelques poignées d’individus. Or, pour se nourrir, ils doivent chasser et s’attaquent donc souvent au bétail. Les fermiers, afin de protéger leurs animaux, les exterminent, parfois sans penser aux conséquences ; leur but étant de les empêcher de revenir rôder aux alentours des enclos.

Ce genre de pratique risque par contre d’amenuiser encore plus la population de ces carnivores, qui sont désormais protégés. On ne compte plus effectivement que 40 000 lions dans la nature et les zoos actuellement. Ce chiffre continue à décroître considérablement, comme récemment avec l’élimination de deux lionnes par des paysans animés de ressentiment. Aussi, on recherche d’autres alternatives plus inoffensives et non mortelles.

Photo de couverture De JazzLove/ Shutterstock
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Andy RAKOTONDRABE

Il n’y a pas de réussites faciles ni d’échecs définitifs.

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