
En plein milieu du désert du Karakoum, au Turkménistan, brule depuis plus d’un demi-siècle un cratère qui fait 70 mètres de diamètre et 30 mètres de profondeur. Depuis son apparition au début des années 70, le site, surnommé La Porte de l’Enfer, est devenu une véritable attraction touristique. Il attire chaque année des milliers de visiteurs. Bien que son origine fasse encore l’objet de débats, l’énorme gouffre se serait formé en 1971 suite au forage involontaire d’une cavité remplie de gaz naturel par des géologues soviétiques. Afin de prévenir une catastrophe écologique dans la région, le méthane risquant de se disperser dans l’atmosphère, ces derniers auraient alors décidé d’embraser le gigantesque trou.
Un environnement hostile
Malheureusement, près de 54 ans après, les flammes sont toujours là, avec des températures internes qui dépassent les 1000 °C. À son apogée, au début des années 2010, le cratère projetait sa lumière à des kilomètres, illuminant le ciel nocturne. L’ex-président turkmène Gurbanguly Berdimuhamedov avait alors demandé la mise en place d’une commission chargée d’éteindre l’incendie. À la fin de son mandat en 2022, il est même apparu à la télévision d’État pour demander aux responsables d’agir, affirmant que le site « affecte négativement à la fois l’environnement et la santé des personnes vivant à proximité ».
Maitriser les feux
Le message est visiblement passé, le 5 juin dernier, lors de la conférence internationale TESC 2025 à Achgabat, capitale du Turkménistan, des chercheurs de la compagnie publique Turkmengaz ont fait une annonce importante. Ils ont déclaré que le foyer, autrefois incontrôlable, commençait enfin à s’éteindre. Selon leurs explications, cette extinction résulte de l’épuisement progressif des réserves de méthane qui alimentaient les flammes. À noter au passage que le pays possède la quatrième plus grande réserve de gaz naturel au monde avec un volume total estimé à plus de 14 000 Gm3 (milliards de mètres cubes).
Vers une extinction totale
Pour réduire l’afflux de méthane dans le trou enflammé, les équipes de Turkmengaz ont remis en service des puits abandonnés et en ont creusé de nouveaux. Cette technique aurait permis d’affaiblir considérablement la force de l’incendie. Les flammes ne représentent plus désormais qu’un tiers de leur taille initiale et ne sont visibles que de près. Les spécialistes en charge de l’opération s’attendent à ce que les feux soient complètement éteints dans les prochaines semaines.
« Autrefois, l’incendie projetait une lumière intense visible à plusieurs kilomètres, ce qui lui a valu le surnom de “Porte de l’Enfer”. Aujourd’hui, il ne reste qu’une faible source de combustion », s’est félicitée la directrice de Turkmengaz Irina Luryeva. Connaissiez-vous ce cratère enflammé depuis les années 1970 ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .