Stress thermique : avec le réchauffement climatique, les étés pourraient devenir «trop chauds pour les humains»

Bouffées de chaleur, nausées, évanouissements…les risques sont énormes.

Actuellement, le réchauffement climatique figure parmi les sujets chauds du moment, et les médecins et chercheurs ne cessent de rapporter les dangers d’une augmentation des températures. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs rapports font de plus en plus peur. Aux dernières nouvelles, les médecins ont rapporté que des millions de personnes pourraient être exposées à des niveaux dangereux de stress thermique.

La chaleur, un ennemi de taille pour le corps médical

D’après le Dr Jimmy Lee, médecin d’urgence dans un hôpital à Singapour, depuis que les médecins portent des équipements de protection individuelle et que la climatisation a été désactivée pour éviter la propagation du virus du Covid-19, ses collègues et lui-même deviennent plus irritables les uns envers les autres. La raison de cette irritabilité se trouverait dans la hausse des températures, et notamment le port de l’EPI, qui – même s’il protège le personnel médical des infections – renforce la sensation de chaleur sous les couches de plastique.

Selon le Dr Lee, l’un des dangers « est que la surchauffe peut ralentir leur capacité à prendre des décisions rapides, ce qui est vital pour le personnel médical », rapporte BBC et un autre danger est qu’ « ils peuvent ignorer les signes avant-coureurs de ce qu’on appelle le stress thermique et continuer à travailler jusqu’à ce qu’ils s’effondrent ».

Mais c’est quoi le stress thermique ?

Le stress thermique est défini par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) comme « une accumulation de chaleur dans l’organisme qui empêche le travailleur de maintenir une température corporelle normale. Un travailleur qui ne peut pas refroidir son corps par la transpiration s’expose à de graves troubles dus à la chaleur. Le travail à des températures élevées constitue un risque pour la santé et la sécurité et peut mener à un coup de chaleur qui peut être fatal ».

Le Dr Lee et d’autres médecins ont découvert que les couches imperméables de l’EPI empêchent la sueur de s’évaporer, ce qui empêche le corps de se débarrasser de l’excès de chaleur. D’après le Dr Rebecca Lucas, qui étudie la physiologie à l’Université de Birmingham, le stress thermique peut se manifester par un évanouissement, une désorientation, des crampes ou à l’arrêt des fonctions de certains organes comme les intestins ou les reins.

Comment savoir si l’on est exposé au stress thermique ?

Il existe un système dénommé Wet Bulb Globe Temperature (WBGT) qui mesure la chaleur, l’humidité et d’autres facteurs qui identifient ces conditions. L’armée américaine a utilisé cette technique dans les années 1950 pour élaborer des lignes directrices afin d’assurer la sécurité de ses soldats. Par exemple, si le WBGT est de 29°C, il est recommandé de suspendre l’exercice pour toute personne non acclimatée. Or, c’est dans ces conditions que le Dr Lee et ses collègues travaillent régulièrement à l’hôpital général Ng Teng Fong de Singapour.

Si le WBGT atteint 32°C, les Etats-Unis recommandent un arrêt de l’entraînement intense car il y a un risque « extrême ». Néanmoins, ces températures ont été enregistrées dans les hôpitaux de Chennai en Inde par le professeur Vidhya Venugopal de l’Université Sri Ramachandra, rapporte BBC.

Mais il y a pire. Des ouvriers travaillant dans une saline pourraient effectivement être exposé à un WBGT de 33°C durant la journée, ce qui les force à se mettre à l’ombre et, dans une aciérie, la température peut même atteindre 41,7°C, à ce stade, les travailleurs sont très vulnérables. Pourtant, selon le professeur Venugopal, « cela se produit jour après jour, les gens se déshydratent, il y a des problèmes cardiovasculaires, des calculs rénaux et un épuisement dû à la chaleur ».

Quel est le rapport avec le réchauffement climatique ?

D’après les médecins, la hausse des températures risque d’entraîner une forte humidité, ce qui expose de plus en plus de personnes au stress thermique. Le professeur Richard Betts de l’UK Met Office, a ainsi conçu des modèles informatiques qui suggèrent qu’à cause du réchauffement climatique, il y aura plus de jours avec un WBGT de plus de 32°C. Or, travailler dans ces conditions serait dangereux pour les humains. Le professeur Richard Bettes explique ainsi que :

Nous, les humains, avons évolué pour vivre dans une plage de températures particulières, il est donc clair que si nous continuons à faire monter les températures dans le monde entier, tôt ou tard, les régions les plus chaudes du monde pourraient commencer à devenir trop chaudes pour nous.

Une autre étude publiée cette année avertit également que le stress thermique pourrait affecter jusqu’à 1,2 milliard de personnes dans le monde d’ici 2100. Néanmoins, les médecins avancent des solutions qui sont, d’une part, de boire beaucoup d’eau avant de travailler, de faire des pauses régulières et boire à nouveau au repos et, d’autre part, de déployer un « effort coordonné entre les nations pour se préparer à ce qui est à venir ».

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Arielle Lovasoa

Je me retrouve dans les mots de Françoise Giroud dans Lou: Histoire d'une femme libre: "C'est une fille irréductible qui n'en fait et n'en fera jamais qu'à sa tête, non pas par caprice mais par nature". A cela, j'ajouterai le sage conseil de Confucius, mon leitmotiv: "Si tu veux profiter de ta vie, apprends à profiter de ta simple journée"

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