Des scientifiques utilisent des « supervers » pour « recycler » et dévorer littéralement le polystyrène et le plastique

Et si notre salut venait des Zophobas Morio, des vers qui peuvent se nourrir de polystyrène ? Grâce à leurs microbes intestinaux, un nouveau sous-produit qui dégrade le plastique pourrait voir le jour dans les usines de recyclage

Ce n’est plus un secret pour personne, les déchets plastiques posent de nombreux problèmes de pollution… On sait aujourd’hui, par exemple que 200 millions de tonnes de déchets plastiques se trouvent dans la mer, dont 1 million de tonnes en surface. Et le plastique est une matière omniprésente dans notre quotidien. De nombreux scientifiques cherchent des solutions de recyclage du plastique pour tenter d’endiguer ce problème. Des chercheurs de l’université de Queensland en Australie ont peut-être trouvé la clé au recyclage du plastique grâce à une espèce animale : les Zophobas Morio, des « supervers » qui pourrait se nourrir de polystyrène et le « recycler » naturellement. Découverte.

Le polystyrène, un plastique très courant

Les plastiques sont des polymères organiques largement utilisés, et également très durables. Parmi ces plastiques, nous trouvons le polystyrène ainsi que le styromousse (polystyrène expansé), très couramment utilisé mais récalcitrant à la dégradation microbienne. De nouvelles recherches publiées dans une étude sur Microbiology Society, expliquent que les « super-vers » Zophobas Morio, pourraient devenir de mini usines de recyclage et survivre grâce aux plastiques. Les scientifiques expliquent avoir pu démontrer que ces super-vers montraient un appétit certain pour les déchets plastiques et auraient dans leurs bactéries intestinales une sorte de convertisseur naturel, qui leur permettrait de digérer les polystyrènes, de prendre du poids, et de les transformer en matière organique.

Les supervers se nourrissent de polystyrène lors d'expériences à l'Université du Queensland
Crédit photo : Université du Queensland

Le microbiome intestinal des vers, une formidable machine !

Pour en arriver à cette hypothèse qui dit que les supervers pourraient devenir des recycleurs de polystyrène hors pairs, les chercheurs ont formé trois groupes de supervers. Le premier groupe a été nourri pendant 3 semaines uniquement avec du son, le second avec du polystyrène et le troisième a été affamé… Ils ont ensuite analysé les communautés microbiennes intestinales des trois groupes. Les groupes nourris au polystyrène et affamés présentaient moins de diversité microbienne et des agents pathogènes en plus grand nombre. Mais ils ont aussi constaté que les vers nourris au polystyrène avaient

survécu et même pris du poids en étant finalement alimentés avec du plastique. Le docteur Chris Rinke, superviseur de la recherche explique : « Cela suggère que les vers peuvent tirer de l’énergie du polystyrène, très probablement avec l’aide de leurs microbes intestinaux. »

La suite de l’étude

Grâce à la technique de la métagénomique, ils ont ensuite identifié un ensemble d’enzymes bactériennes qui pourraient être responsables de la dégradation du polystyrène. Les voies métaboliques de ces supervers permettront de dégrader le polystyrène, ce qui pourrait donc permettre de créer un sous-produit précieux pour lutter contre la pollution au plastique. « Les supervers sont comme des mini-usines de recyclage, déchiquetant le polystyrène avec leur bouche et le nourrissant ensuite aux bactéries dans leur intestin« . Ce qui veut dire que des bioplastiques pourraient donc être créés en utilisant les produits de dégradation de cette réaction.

De nouvelles recherches ont montré que les super vers, ou Zophobas morio, ont un appétit sain pour le polystyrène
Crédit photo : Université du Queensland

Ces résultats s’ajoutent à d’autres découvertes qui démontrent que les enzymes sont capables de dégrader des matières plastiques… Ce qui pourrait permettre une nouvelle manière d’aborder cette problématique. Certaines enzymes à action rapide décomposent le plastique en moins de 24 heures et les réduisent en une seule molécule qui pourrait être incorporée dans une future matière plastique ! Les chercheurs aimeraient maintenant créer une enzyme qui pourrait être utilisée dans les usines de recyclage pour biodégrader les plastiques broyés. Espérons qu’ils y parviennent !

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Source
University of Queensland

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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