La « ferme aux cadavres », un laboratoire médico-légal à ciel ouvert pour étudier la décomposition des corps

Faire don de son corps pour les recherches scientifiques après sa mort, une volonté qui présente de nombreux avantages pour la science.

Le devenir du corps humain après la mort est souvent limité par bien des critères, et notamment souvent par les préceptes religieux; la croyance des égyptiens a même abouti à l’embaumement pour garder le corps le plus longtemps possible.

Pourtant, nombreux sont ceux qui autorisent le prélèvement d’organes sur leur dépouille ou pour des études scientifiques. Le plus particulier, sinon étrange, est sans doute le don pour la Body Farm: Laisser son corps au soin du « Forensic Anthropology Center » de l’université du Tennessee est, en effet, une option envisageable. C’est un lieu où on étudie la décompositiondu corps humain et où chaque contribution est la bienvenue. En voici les raisons :

La mort et ses « avantages »

La mort est certes la fin, mais le corps (ou du moins ce qu’il en reste) pourra toujours servir. Vous vous demandez surement pourquoi étudier la décomposition du corps humain ? Si vous êtes fan de série policière, vous avez, sans doute, remarqué l’utilité des médecins légistes sur la scène de crime.

En fait, l’étude mené par les « fermes du corps » a pour but d’éclaircir le champ d’expertise des polices scientifiques et des médecins légistes. Savoir comment le corps se détériore suivant diverses conditions est un atout crucial pour mettre à jour les conditions du décès ou de l’entreposage de la dépouille.

Médico-légal : la "ferme aux cadavres", un laboratoire à ciel ouvert pour étudier la décomposition des corps

Capture d’écran TwitterMais, c’est aussi un laboratoire d’étude très sophistiqués pour l’anthropologie légale. En effet, cela permet aux étudiants de cette branche particulière de rassembler tous les savoirs nécessaires à leur cursus.

Vous pouvez donc mettre une carte précisant qu’en cas de décès, votre corps pourrait servir pour les expériences dans la ferme des corps de l’université du Tennessee, la plus grande. Les places n’y sont pas toujours libres, mais il y en a quatre autres aux États-Unis:

  • Le « FOREST » ou Forensic Osteology Research Station du Caroline du Western Carolina University
  • Le « FARF » ou Forensic Anthropology Research Facility de l’université d’Etat du Texas
  • Le CFAR : Complex for Forensic Anthropology Research du Southern Illinois University
  • et au Southeast Texas : la STAFS, Applied Forensic Science Facility.

Un atout indispensable pour les enquêteurs

C’est pour mieux mettre la lumière sur diverses situations probables que les « Body farm » ont été créées; ces recherches permettent aux investigateurs de déterminer l’heure exacte d’un décès grâce aux données résultants de l’observation des différents corps dans le centre.

Ainsi, les dépouilles sont parfois placées dans l’eau, à l’air libre, ou dans des maisons fabriquées exprès pour l’expérimentation, bref, dans divers types d’écosystème. Certains corps seront enterrés sous une dalle de ciment, enfermés dans un coffre ou laissés à même le sol dans ce terrain boisé. Ces simulations réduisent significativement la fourchette de possibilités « théorisables » que le corps a pu connaitre; on retrouvera également dans les atlas de cette étude les insectes et les rongeurs qui auront contribuer à la décomposition du corps.

De là, bien de détails imperceptibles par les non initiés rentreront dans le dossier du crime, si tel est le cas. La police scientifique y trouvera certainement une myriade d’indices qui accéléreront l’élucidation d’une affaire criminelle. Un an après, les os seront récupérés par les anthropologues responsables du centre: ils feront partis des squelettes étudiés par les élèves, e d’autres corps prendront ainsi leur place pour de nouvelles observations…

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