Que se passerait-il au niveau cognitif si on « changeait de corps » comme dans Altered Carbon ?

Des chercheurs ont utilisé un casque VR pour étudier les conséquences des troubles de la dépersonnalisation. Le casque de réalité virtuel n’est pas aussi complexe que l’implant cérébral Neuralink d’Elon Musk. Cependant, il permet en un laps de temps de voir à travers les yeux d’une autre personne et de se mettre dans son corps.

La personnalité d’une personne provient de ses interactions avec son environnement et son entourage. Que se passera-t-il si un individu se retrouve un jour dans le corps d’un autre ? Pour essayer d’y répondre, un groupe de chercheurs suédois a mené une petite expérience en se servant de casques de réalité virtuelle.

Bien qu’il ne s’agisse pas, évidemment, d’échange de cerveau ou d’esprit, la méthode élaborée par l’équipe d’Henrik Ehrsson s’en rapproche.

Simulation d’une transposition de cerveau 

Les casques VR sont des accessoires très appréciés par les amateurs de jeux vidéo. Grâce à elles, le monde vidéoludique devient beaucoup plus immersif. L’utilisateur a l’impression d’appartenir à l’univers virtuel qu’il explore. Le laboratoire Brain, Body, and Self d’Henrik Ehrsson a souhaité explorer les diverses possibilités offertes par cette technologie.

Pour ce faire, le labo a invité un groupe d’amis à se prêter à son expérience. Le concept est assez simple. Chaque personne voit à travers son casque VR ce que son binôme perçoit de son côté. Il s’agit d’un véritable échange de vision. Plus encore, pour donner un peu plus l’illusion de transposition d’esprit, les chercheurs rajoutent des dispositifs tactiles. Ils s’appuient dans ce cas sur le même système que les cinémas 4D.

Poussant leur expérience plus loin, l’équipe d’Ehrsson est aussi allée jusqu’à simuler une attaque au couteau sur le sujet actif. Résultat étonnant, l’autre personne derrière ses lunettes VR réagit en transpirant.

Une technologie permettant de reforger la personnalité

L’une des découvertes les plus importantes du laboratoire concerne la modification de la perception de soi des participants. Le fait de se mettre dans la peau d’une autre personne a entrainé un changement dans leur personnalité. Après l’échange, la plupart s’identifiaient à celui ou celle dont ils avaient emprunté le corps. Or, ils n’étaient pas du même avis lorsqu’on leur a demandé d’évaluer leur partenaire avant et pendant l’expérimentation.

Les membres du laboratoire, dont Pawel Tacikowski, chercheur auprès de l’Institut Karolinska, déduisent des résultats obtenus un lien étroit entre ce phénomène et l’incohérence de soi. D’ailleurs, ils ont observé chez les sujets passifs, soit une altération soit une amélioration de la faculté à mémoriser. Ceux qui considéraient le corps de leur ami comme le leur avaient un meilleur score lors de l’évaluation.

Enfin, Tacikowski affirme que la réalité virtuelle pourrait aider quelqu’un à sortir de la dépression ou des autres problèmes en rapport avec la dépersonnalisation. Cette technologie a en effet la capacité d’atténuer, voire de changer, les « croyances très rigides et négatives » ancrées dans ces individus.

Photo de couverture De UfaBizPhoto / Shutterstock

 

Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp

Andy RAKOTONDRABE

Il n’y a pas de réussites faciles ni d’échecs définitifs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page