Avec cette crise qui perdure et dont on ne sait quand elle finira, l’une des conséquences pourrait être un fort taux d’augmentation des suicides. Selon Santé Publique France, 9000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année. Nous sommes d’ailleurs détenteurs d’un des plus grands nombres des morts par suicide en Europe !
Un triste record qui fait du suicide un enjeu de santé publique ! Pour tenter d’inverser cette désastreuse tendance dans le monde, des chercheurs ont récemment étudié le lien entre le suicide et la perception du temps… Et cette étude révèle qu’il y aurait bien un lien de cause à effet entre ces deux paramètres. Explications.
Pour tenter de percer le mystère des envies suicidaires, il faut selon les chercheurs de l’Université de Stony Brook, comprendre comment progressent les idées (ou les pensées) suicidaires. Mais également, les causes physiques qui peuvent conduire à ces pensées destructrices.
Pour cela les chercheurs ont tenté de répondre à plusieurs questions en se basant sur un groupe de 280 personnes. Parmi ces personnes, certaines avaient déjà tenté de se suicider, d’autres y pensaient et d’autres encore ne l’avait jamais imaginé.
Les questions de l’étude
Cette étude devait répondre à plusieurs questions :
- Combien de temps avant que les pensées n’incitent à la tentative de suicide ?
- Combien de temps les idées suicidaires persistaient-elles dans l’esprit de ceux qui les possèdent ?
- Comment la perception du temps influence-t-elle les choses ?
Comment s’est déroulé le test ?
Le panel de patients se composaient de personnes ayant déjà tenté de se suicider. Mais aussi, de personnes dépressives avec des pensées suicidaires. Et de témoins sains sans aucun maladie mentale ni dépendance aux drogues.
Les participants ont été soumis à plusieurs tests pour mesurer le niveau de dépression, l’anxiété ou encore le niveau d’impulsivité. Et, également une tâche d’estimation du temps, cette tâche permettant de savoir à quelle vitesse le temps passe pour le patient.
Les premiers résultats
Parmi les personnes ayant déjà tenté de se suicider, deux cas de figure : celles qui y ont pensé pendant moins de 5 minutes et les autres plus de 3 heures. Les personnes ayant pensé au suicide sur un laps de temps plus long auraient selon les chercheurs, présenté un ralentissement de la perception du temps. D’après le psychiatre, auteur de l’étude, le Dr Ricardo Caceda, ces premières recherches montrent que le passage à l’acte se fait souvent sous l’impulsivité… Pendant la crise suicidaire, le temps semble passer plus lentement. Ce qui aggraverait la détresse psychologique et encouragerait le passage à l’acte.
Les chercheurs concluent donc que la perception du temps qui passe pourrait avoir une incidence sur l’acte du suicide ! Ce serait assimilé à un phénomène de dépersonnalisation… Des similitudes ont également été observées sur des patients souffrant de stress post-traumatiques. Ainsi que sur des soldats ayant vécu des scènes de guerre effroyables. Cette perception différenciée du temps serait un phénomène déclencher par une douleur psychologique intense.
L’étude permet d’émettre des hypothèses et peut-être d’apporter un terrain de compréhension aux médecins. Si la perception du temps est différente chez une personne suicidaire, alors les facteurs liées au temps qui passe pourraient devenir un outil de prévention des suicides !
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