Les pellets de bois, un combustible écologique ou une menace invisible ?

Le bois, un allié économique dans nos foyers, mais une menace écologique, selon une étude américaine inquiétante.

Nous sommes plus de 7 millions de foyers, en France, à utiliser le bois pour nous chauffer, selon l’ADEME. Le bois, et les pellets de bois sont présentés comme un combustible économique, et écologique. Pour le côté économique, tout le monde s’accorde à dire qu’effectivement, le bois revient moins cher que le gaz ou l’électricité pour le consommateur. En revanche, pour le côté écologique, les experts ne sont pas unanimes. Une étude américaine vient chambouler les idées écologiques que nous nous faisons du bois. D’après cette étude, menée aux États-Unis, la fabrication du bois de chauffage, et des pellets, serait, en réalité, trois fois plus polluante que les centrales à énergies fossiles. Mais, alors, les pellets de bois seraient-ils plus polluants que le gaz, ou l’électricité ? Décryptage.

Pourquoi le bois serait-il plus polluant que les énergies fossiles ?

Cette réponse ne semble pas universelle, et dépend du pays dans lequel les pellets sont fabriqués. En effet, dans certains pays, comme en France, les normes sont très strictes au sujet des émissions polluantes et des caractéristiques des appareils de chauffage. Aux États-Unis, donc, les centrales de production de bois de chauffage seraient trois fois plus polluantes qu’une centrale nucléaire. Au Royaume-Uni, la pollution viendrait plutôt des appareils de chauffage, qui émettraient trop de particules fines, neutralisant ainsi la baisse de la pollution atmosphérique.

Ramassage de bois, directement réduit en copeaux.
Ramassage de bois, directement réduit en copeaux. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Que dit réellement cette étude américaine ?

Les émissions de polluants provenant des centrales énergétiques utilisant de la biomasse ligneuse pourraient être jusqu’à 2,8 fois plus élevées que celles des centrales à pétrole et à charbon, en moyenne par unité d’énergie, selon cette étude. Ces polluants seraient les oxydes d’azote, les composés organiques volatils, le dioxyde de soufre, les particules fines et les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Les auteurs soulignent que 2,3 millions d’Américains résident dans un rayon de 2 km des centrales à biomasse, les exposant ainsi de manière significative aux effets néfastes sur la santé causés par les émissions polluantes. L’étude précise également qu’aux États-Unis, cette pollution touche plutôt les habitants de quartiers défavorisés, ayant un accès difficile aux soins hospitaliers. En effet, les usines sont souvent installées à la périphérie de ces quartiers, ajoutant des dangers supplémentaires à ces personnes.

Les pellets aussi sont dans la ligne de mire !

On l’a vu, la fabrication des pellets serait donc néfaste pour les habitants se trouvant à proximité des unités de production. D’un point de vue climatique, l’impact serait par ailleurs à considérer. « En général, les biomasses ligneuses sont considérées comme ayant un impact nul en CO2 par rapport aux combustibles fossiles, puisque la croissance des plantes élimine le carbone de l’atmosphère. En réalité, la culture, la coupe et le transport des biomasses produisent du CO2 », explique Ettore Guerriero de l’Institut de Pollution de l’Air au Centre National de la Recherche italien, interrogé par La Reppublica.

Une industrie de transformation du bois pour la fabrication de pellets.
Une industrie de transformation du bois pour la fabrication de pellets. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

La fabrication de pellets, à partir de résidus de bois, de copeaux ou de sciures, nécessitent des moyens qui auraient un impact climatique non négligeable. En effet, ces matières doivent être collectées, puis triées, ensuite séchées, et aussi compactées, avant de devenir des pellets de bois. Chaque phase nécessite l’utilisation de machines, de carburant, d’eau et d’électricité, qui génèrent des émissions et des déchets, bien plus nombreux que l’on imagine. Que pensez-vous de cette étude américaine, qui vient chambouler les idées que nous avions du combustible qu’est le bois ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
sciencedirect.com

Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

2 commentaires

  1. L’étude américaine ne s’appuie sur aucune mesure effective, mais sur les « permis de polluer » donnés par l’administration, essentiellement à 117 usines de production de granulés: Leur point 2 sur la « Méthode » est révélateur: « Nous avons recueilli des données sur les émissions des installations de WPM restantes en recherchant dans les bases de données des agences réglementaires des États les permis de qualité de l’air qu’elles ont délivrés ».
    Ensuite, ils ont cherché à « estimer » les effets, non pas des chaudières à bois urbaines (qui chez nous fonctionnent avec des plaquettes forestières à 20-30% d’humidité, dont on connait assez bien le bas taux d’émission de particules fines et de HAP cancérigènes), mais des installations qui utilisent de la biomasse, dont 32% sont des centrales électriques.
    Qu’entendent-ils par biomasse: « un combustible est classé comme biomasse s’il appartient au groupe suivant : sous-produits agricoles (AB), liqueur noire (BLQ), gaz de décharge (LFG), déchets solides municipaux (MSW), autres gaz de biomasse (OBG), autres liquides de biomasse (OBL), autres solides de biomasse (OBS), déchets de boues (SLW), liquides de déchets de bois (WDL) et solides de déchets de bois (WDS).  »
    Autant dire que leurs « estimations » ne sont pas comparables avec grand chose de nos chaudières à bois!
    Selon les données CITEPA 2021, « Sur la période 2000-2021, les émissions de PM2,5 ont diminué de 62 %.  » https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Plan%20d%27action%20chauffage%20au%20bois.pdf
    Si 53% des PM2,5 restantes vient encore du résidentiel, cela est du aux 2/3 aux foyers ouverts et aux appareils antérieurs à 2005 (la norme Flamme verte 5?).
    Quelle est la quantité réelle de particules fines et de HAP émises par une chaudière bois moderne et avec des plaquettes relativement sèches, par rapport à une chaudière fuel? Difficile de trouver des études, pour un ordre d’idées, Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Fioul#cite_note-cstb-14 cite une étude de 2006, faite sur un insert normal de l’époque, avec un bas rendement: https://web.archive.org/web/20070620055724/http://ogst.ifp.fr/index.php?option=article&access=standard&Itemid=129&url=/articles/ogst/pdf/2006/02/robert_vol61n2.pdf
    L’article relève une variation du simple au 20 de la production de particules et de HAP selon l’humidité du bois et le mode d’usage; en allure nominale, leur insert avec du bois très sec produit moins d’1g/kg de particules, dont seulement 14% de PM2.5 et PM1: 0,14 g/kg. 20 ans plus tard, les émissions des chaudières bois ont considérablement baissé. Donc à part le gaz, trouve-t-on moins nocif que le bois?

  2. En mai et décembre derniers, deux études de l’ADEME permettent de comparer des chaudières individuelles fioul et gaz et des chaufferies biomasses:
    https://librairie.ademe.fr/air-et-bruit/6831-facteurs-d-emission-de-polluants-de-chaudieres-individuelles-gaz-et-fioul.html
    https://librairie.ademe.fr/air-et-bruit/6367-emissions-atmospheriques-des-chaufferies-bois-de-puissance-inferieure-a-1-mw.html
    Résultats concernant les polluants les plus nocifs – PM 2,5 et HAP:
    Facteur le plus bas Le plus élevé Moyenne synthèse bibliographie et mesures
    PM 2.5 g/GJ Gaz naturel chaud. individuelle 0,03 0,16 0,9
    Biomasse 1-20 MW 0,4 8
    Fioul domestique chaud. individuelle 0,2 20 1,5
    Biomasse 250kW – 1MW 3,6 26
    HAP µg/GJ Biomasse 1-20 MW 0,01 8 3,9
    Gaz naturel chaud. individuelle 40 40
    Biomasse 250kW – 1MW 0,1 85 3,9
    Fioul domestique chaud. individuelle 160,7 160,7

    en PM 2,5: Une chaudière gaz l’emporte de peu sur une chaufferie bois 1-20 MW, qui l’emporte sur le fioul. Le moins bon: une petite chaufferie bois 250kw-1MW
    en HAP cancérigène: Une chaufferie bois de 1 à 20 MW l’emporte de 10 fois sur le gaz et de 40 fois sur le fioul.

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