Quelles sont les alternatives aux pellets de bois ?

Décryptage des différentes alternatives aux pellets de bois : des agro-pellets aux combustibles insolites, explorez les choix qui redéfinissent le secteur du chauffage écologique.

Nous sommes, en France, plus de 7 millions à nous chauffer au bois selon l’ADEME. Parmi ces 7 millions de foyers, près de 2 millions ont choisi le pellet comme combustible de chauffage. Ce dernier est en constante augmentation, mais nécessite évidemment de la matière première. Certes, la plupart des poêles à pellets sont conçus pour accueillir uniquement les pellets de bois. Néanmoins, il existe ce que l’on appelle des chaudières ou des poêles biomasse, capables de brûler des pellets, d’autres matières premières. Diversifier les matières premières pour fabriquer des pellets de chauffage, c’est ouvrir de nouvelles voies économiques et permettre aux consommateurs d’avoir un choix plus large. Et, pour certaines cultures, c’est également favoriser l’économie locale, la réutilisation de déchets agricoles, dans un cercle vertueux. Mais, quelles sont toutes les alternatives aux pellets de bois ? Nous avons fait le tour de la question.

Les pellets de miscanthus

Le miscanthus est une plante connue aussi sous le nom d’herbe à éléphant, qui ressemble à de la paille. Elle est fréquemment utilisée pour le paillage horticole, et pour la litière des animaux. Le miscanthus est une plante résistante, cultivable en France, et à croissance rapide, avec deux récoltes par an. Les tiges du miscanthus peuvent facilement être transformées en pellets de chauffage, cinq fois moins chers que les pellets de bois. Avec un pouvoir calorifique élevé, de l’ordre de 4 700 kWh de chaleur par tonne brûlée, il est même plus performant que le bois de chauffage (3 300 kWh/t). Son seul défaut serait de produire plus de cendres que le pellet de bois. Le nettoyage du poêle à pellets devra donc s’effectuer plus souvent. Retrouvez notre article détaillé sur les pellets de miscanthus.

Des pellets de miscanthus
Des pellets de miscanthus. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Les pellets de tournesol

La fleur de tournesol est connue pour être utilisée pour fabriquer de l’huile, ou servir de nourriture pour les oiseaux. Mais, que fait-on des coques de tournesol, largement présentes, et peu réutilisées ? Le tournesol est largement cultivé dans le monde entier, également en France, nous pouvons apercevoir partout ces immenses fleurs jaunes tournées vers le Soleil. Les pellets de coque de tournesols sont donc une alternative durable et économique aux pellets de bois.

Quant à leurs caractéristiques, transformées en pellets de chauffage, elles présentent une faible teneur en cendres de seulement 2,86 % et une valeur de chauffage exceptionnellement élevée atteignant, 8474 BTU/lb. En outre, leur faible taux d’humidité de 8,65 % et leur teneur minimale en soufre de 0,14 % les positionnent comme une source de bioénergie particulièrement attrayante. Retrouvez notre article détaillé sur les pellets à base de coques de tournesol.

Le granulé de tournesol, une alternative aux pellets de bois ?
Le granulé de tournesol, une alternative aux pellets de bois ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit photo : Shutterstock

Les pellets de tourbe de coco

Bien évidemment, la tourbe de coco n’est pas une culture locale française. C’est un pays lointain, la Corée du Sud, qui mise sur cette alternative aux pellets de bois. La tourbe de coco sert normalement à pailler les cultures de paprika, et est un déchet très peu revalorisé. L’objectif de Jinenertech, l’entreprise qui s’est lancée dans cette fabrication, est de fabriquer une ressource naturelle, et de l’utiliser pour produire de l’électricité. Également connue sous le nom de moelle de coco, la tourbe de coco est produite à partir de la coque entourant la noix de coco. Trois grandes entreprises coréennes prévoient d’utiliser des granulés à base de tourbe de coco dès 2025, marquant ainsi une avancée vers l’indépendance énergétique du pays. Retrouvez notre article détaillé sur les pellets en tourbe de coco.

Des granulés de pellets en tourbe de noix de coco.
Des granulés de pellets en tourbe de noix de coco. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Les pellets de paille

Une nouvelle option pourrait s’ajouter à la liste : les pellets de foin, fabriqués à partir de la paille de nos champs. La technologie Krone Premos semble être une réponse positive. Arnaud Besnier, entrepreneur du Calvados, a récemment testé cette machine-outil révolutionnaire, la Krone Premos, capable de transformer la paille, la luzerne ou le foin en pellets directement commercialisables. Si la technique se généralise, les pellets de foin pourraient être vendus de 120 et 140 € la tonne. Une aubaine pour ceux qui pourront en profiter ! Retrouvez notre article détaillé sur les pellets de paille.

Une utilisation des pellets de paille pour alimenter des chaudières est envisagée.
Une utilisation des pellets de paille pour alimenter des chaudières est envisagée. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Les pellets de paprika

Jinenertech, la même entreprise qui veut utiliser la tourbe de coco, explore également le filon du paprika, une plante largement cultivée en Corée du Sud. Elle vise à convertir les déchets du milieu de culture du paprika en granulés, destinés à être utilisés comme combustible pour la production d’électricité. Cette initiative contribue à valoriser les tiges issues des plantations de piments et poivrons, actuellement sous-utilisées. Retrouvez notre article détaillé sur les pellets de paprika.

Des pellets de paprika
Des pellets de paprika. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Les pellets de lin

L’entreprise Soels Electrotech basée à Comines (59) se positionne en pionnière du secteur des biocombustibles avec le développement d’un granulé de lin, prévu sur le marché d’ici à deux ans. Le gérant, Olivier Soels, souligne l’importance de la filière lin, que l’entreprise équipe en machines pour la récolte et la transformation. Le lin, considéré comme une matière d’avenir, et largement cultivé en France, produit des déchets jusqu’ici très peu réutilisés. Ils deviennent ainsi une source prometteuse pour la fabrication de pellets et procurent de nouvelles opportunités aux fabricants comme aux consommateurs. Retrouvez notre article détaillé sur les pellets de lin.

Des granulés (pellets) de lin
Des granulés (pellets) de lin. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit photo : Shutterstock

Les pellets de chanvre

Les pellets de chanvre, originaires du Canada, sont des combustibles obtenus à partir des tiges de chanvre, sans ajout d’additif. Le chanvre, désormais répandu en Europe et en France, premier producteur européen de chanvre, propose une alternative écologique aux sources traditionnelles de chauffage. La biomasse de chanvre, provenant des parties inutilisées de la plante, est souvent considérée comme un déchet par les agriculteurs, car sa transformation n’est pas rentable. Cependant, une acre de chanvre peut produire jusqu’à 10 tonnes de cette biomasse. Les pellets de chanvre présentent des avantages environnementaux significatifs, ainsi la culture annuelle du chanvre évite l’abattage d’arbres, même si ces derniers proviennent de forêts gérées durablement. Retrouvez notre article détaillé sur les pellets de chanvre.

Des pellets fabriqués avec les déchets de chanvre.
Des pellets fabriqués avec les déchets de chanvre. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Les pellets de noyaux d’olives

À Broc, village du Var, l’olive occupe une place centrale. La mairie a investi 17 000 € dans une machine pour extraire les grignons des olives lors de la rénovation du moulin à huile communal. Ces grignons, de petits fragments de noyaux, possèdent un pouvoir calorifique comparable à celui des pellets de bois. En 2011, la commune a installé une chaudière à pellets fonctionnant avec ces grignons d’olives au pôle culturel. Dotée d’une puissance de 52,8-180 kW, la chaudière chauffe plusieurs édifices, générant des économies annuelles d’environ 9 000 €, car la commune n’achète plus de pellets et n’a plus besoin de prestataires pour évacuer les noyaux d’olives.

Les 35 tonnes annuelles de grignons issus du traitement des 220 tonnes d’olives récoltées alimentent les bâtiments municipaux, contribuant à une gestion durable des déchets. Le noyau d’olive, et ceux des fruits en général, est une alternative supplémentaire aux pellets de bois. Néanmoins, la production reste, pour le moment, très peu répandue. Retrouvez notre article détaillé sur les pellets de noyaux d’olives.

Des noyaux d'olives servent de combustible
Des noyaux d’olives servent de combustible. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit photo : Shutterstock

Les pellets de feuilles mortes

Les feuilles mortes, mais comment ne pas y avoir pensé plus tôt ? Elles sont naturelles évidemment, et il n’y a qu’à se baisser pour les ramasser en automne. À notre connaissance, aucune entreprise en France ne s’est encore intéressé à cette matière première. Cependant, si vous êtes patients et que vous disposez d’une quantité astronomique de feuilles mortes, vous pouvez en faire des pellets de chauffage. Comment ? Retrouvez notre article détaillé sur les pellets de feuilles mortes.

Comment fabriquer des pellets avec des feuilles d'arbres.
Comment fabriquer des pellets avec des feuilles d’arbres ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Les pellets de marc de café

Le marc de café, abondamment disponible en France avec une moyenne de 3,4 kg consommés par habitant chaque année, se révèle être une matière première sous-utilisée. Après séchage et compression dans une presse à pellets classique, il acquiert des propriétés calorifiques semblables au bois. La fabrication des pellets à base de marc de café implique le séchage du résidu, suivi de la transformation en poudre fine avant son mélange avec des résidus de bois. Cette matière première est, selon nous, celle de l’avenir des combustibles alternatifs aux pellets de bois. Mais, cela n’engage que nous ! Retrouvez notre article détaillé sur les pellets de marc de café.

Vous pouvez recycler votre marc de café en pellets.
Vous pouvez recycler votre marc de café en pellets. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Depositphotos

Le black pellet de bois de vigne

Le « black pellet » ou HPCI-Black-Pellet est un pellet très novateur fabriqué dans la Marne à partir de bois rarement utilisé dans un rayon de 150 km autour de l’usine. En effet, le HPCI-Black Pellet utilise des bois non valorisés, tels que ceux issus de forêts touchées par le scolyte dans la Meuse, où des épicéas sont détruits par ces insectes. Ces résidus de bois, autrefois presque invendables, sont désormais transformés en black pellets. La première usine de black pellet au monde, située près du laboratoire à Pomacle, envisage de produire annuellement 120 000 tonnes de HPCI-Black Pellet. Retrouvez notre article détaillé sur les pellets noirs de bois de vigne.

un bio-carburant révolutionnaire
un bio-carburant révolutionnaire. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit photo : Shutterstock

Bonus : les pellets de bois fabriqué à partir des sapins de Noël

À Fismes, dans la Marne, un étudiant en paysage a trouvé une solution astucieuse pour valoriser les sapins de Noël après les fêtes. Au lieu de les jeter en forêt, il les récupère et les transforme en pellets de bois. Cette initiative prend de l’ampleur, proposant une alternative locale aux pellets de bois classiques, de plus en plus prisés en raison de leur prix élevé et de la difficulté à les trouver. Antime Vermot-Desroches, avec l’aide d’une presse à pellets, exploite ainsi le potentiel des sapins de Noël récupérés, ouvrant la voie à une approche écologique et durable de la gestion post-fêtes des arbres de Noël. Retrouvez notre article détaillé sur les pellets de sapins de Noël.

Il est possible de transformer les sapins de Noël en pellets de bois.
Il est possible de transformer les sapins de Noël en pellets de bois. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Depositphotos

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

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