Innovation

Cotentin Filtration : il invente un filtre révolutionnaire composé de cheveux pour dépolluer la mer

Des cheveux coupés pour filtrer les hydrocarbures des bassins de réparation de la Marine Nationale : en voilà une idée vertueuse !

Souvenez-vous en 2020, lors de la marée noire qui avait touchée l’île Maurice, les habitants avaient fait appel aux coiffeurs pour récupérer des cheveux afin de former un barrage pour filtrer les hydrocarbures. Ils avaient alors compacté des tonnes de cheveux dans d’immenses filets pour tenter de limiter les dégâts… On ne le sait pas toujours mais cet élément naturel et organique qu’est le cheveu est un matériau très résistant, au fort pouvoir filtrant. Dans le Cotentin, Sébastien Vrac a œuvré pendant 22 ans pour la Marine Nationale où il était affecté aux réparations et au service antipollution. Son expérience professionnelle lui a donnée l’idée d’inventer un filtre à base de cheveux pour tenter d’endiguer la pollution marine dans les bassins de radoub, qui servent au carénage des bateaux. Et il vient d’être primé au dernier concours Lépine. Présentation.

Les cheveux comme amélioration de son système

Sébastien Vrac avait déjà inventé un filtre qui permet de dépolluer l’eau des bassins de radoub, mais grâce à des cheveux, il a pu améliorer son projet, en collaboration avec le salon Le Contentinois, situé à Octeville explique le site Actu.fr. Il y a quelques années, il avait inventé un filtre artisanal financé par le ministère de la Défense.  L’idée avait germé lorsqu’il réparait des navires; il s’était rendu compte qu’il y avait un besoin réel d’améliorer les systèmes de filtration en place, car lors des révisions, ils utilisent des produits toxiques et des peintures polluantes… Les réparations s’effectuent dans un bassin, mais celui-ci est quand même relié à la mer; la pollution s’y infiltre donc.

le filtre vue de dessus
Crédit photo : Sébastien Vrac

Son premier filtre artisanal

Le réparateur de navire a d’abord fabriqué son premier filtre dans son garage en assemblant des bouts de tôle. Après que la Marine ait validé son prototype, il a participé à une mission qui lui a permis d’obtenir un financement du ministère de la Défense pour le développer.  En 2012, une chaudronnerie de Cherbourg fabrique les encadrements des filtres, aujourd’hui fabriqués par un carrossier constructeur (ALM Montebourg) dont il est partenaire. Outre la structure, il fabrique des cartouches filtrantes en paille de polypropylène pour les hydrocarbures légers. Ces filtres sont déjà installés depuis plusieurs années dans quatre bassins de la base navale de Cherbourg, ainsi que deux autres sur la base de Lorient. Les cartouches sont changées chaque mois, en même temps que le carénage.

10 ans plus tard : la révélation ?

L’inventeur laisse son projet de côté pendant 10 ans, le laissant fonctionner comme à son origine. Puis récemment, il décide de l’améliorer en ajoutant du charbon actif, de la zéolite… et des cheveux ! Comme nous vous l’avons dit, le cheveu est fin mais très résistant et possède un pouvoir de filtration optimale. Il est, par exemple capable de retenir les peintures sous-marines dangereuses pour les coquillages et les algues

Polypropylène contenu dans le deuxième compartiment
Polypropylène contenu dans le deuxième compartiment. Crédit photo : Sébastien Vrac

Mais c’est aussi un moyen d’utiliser des déchets de manière intelligente. Le filtre comporte maintenant trois compartiments qui permettent de filtrer les différentes particules en fonction de leurs tailles. Désormais, il récupère les cheveux de 370 clients toutes les deux semaines, une ressource quasiment inépuisable, dont Sébastien a su tirer le meilleur parti ! Plus d’infos : facebook.com/cotentinfiltrationvrac et linkedin.com/in/cotentin-filtration.

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Source
Actu.fr

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