Il invente des pierres de cuisson fabriquées avec de l’argile, de l’eau et de la bouse de vache à la place du bois

Pour lutter contre l'abattage d'arbres utilisés pour la cuisson alimentaire, un Ougandais fabrique des pierres de cuisson, et elles lui permettent de gagner sa vie !

Il est un geste que nous faisons quotidiennement et qui est des plus banals pour nous, Européens, et pour une fois, il ne s’agit pas de tourner un robinet pour voir l’eau couler… Ce geste se réalise aussi dans la cuisine et il consiste à tourner un bouton pour allumer un four, une plaque à induction ou éventuellement se servir d’un allume-gaz si tel est votre système de cuisson. Nous utilisons du bois pour cuire nos aliments, mais seulement dans le barbecue et encore, c’est assez rare… En Afrique en revanche, la cuisson au feu de bois est parfois la seule manière de cuisiner, et cela nécessite évidemment de passer par l’abattage d’arbres pour en obtenir. En Ouganda, un homme a décidé d’agir pour l’environnement en proposant une alternative au bois : les pierres de cuisson. Découverte.

Quelle est l’invention de Shaban Kawuki ?

Vous connaissez peut-être déjà le principe des pierres de cuisson, si vous utilisez dans votre barbecue des pierres de lave à la place du traditionnel charbon de bois. Ce n’est donc pas vraiment une invention pour nous, mais pour l’Ouganda, apparemment, ces pierres de cuisson fabriquées par Shaban Kawuki, dans son petit village de Ndeeba, intéressent beaucoup les autorités locales. L’homme, originaire du district de Kayunga espère ainsi réduire la dépendance au bois pour cuisiner dans son pays… Ces pierres permettraient également de préserver l’environnement. Et, contrairement au bois, à usage unique, les pierres peuvent être réutilisées; les habitants économiseraient donc également de l’argent.

« J’utilise les mêmes pierres pendant quatre jours et cela m’a permis d’économiser de l’argent » raconte Mme Jane Nabatanzi, une habitante de Kayunga Town

D’où lui est venue cette idée ?

Shaban Kawuki était chauffeur de taxi en Ouganda, mais en juin dernier, il a décidé d’abandonner son travail pour se lancer dans ce projet un peu fou, la confection des pierres de cuisson. Il donne aussi son secret de fabrication, et vous pourrez constater que les produits utilisés sont locaux, disponibles et qu’ils n’ont pas d’impact sur l’environnement… En effet, pour fabriquer ses pierres, il utilise de l’eau, de l’argile, des petits cailloux et, de la bouse de vache ! Il explique que la matière fécale bovine est un excellent accélérateur pour allumer le feu. Très concentrée en gaz, nous le croyons sur parole ! La pâte obtenue est par la suite moulée en pierres rondes, qui seront ensuite séchées au soleil pendant trois jours.

Comment fonctionnent-elles ?

Monsieur Kawuki explique : « Les pierres de cuisson, contrairement aux briquettes de charbon de bois, peuvent être réutilisées jusqu’à ce qu’elles se brisent en morceaux (…) En plus de sauver les forêts, je gagne ma vie en vendant les pierres de cuisson. Je peux gagner environ 20 000 Shs les bons jours ». Certes, il faut tout de même utiliser quelques petits morceaux de bois pour démarrer le chauffage des pierres, mais beaucoup moins que pour entretenir un foyer pendant des heures…

Un inventeur ougandais a eu l'idée de fabriquer des pierres de cuisine à partir d'un mélange de petites pierres, d'argile et de bouse de vache
Un inventeur ougandais a eu l’idée de fabriquer des pierres de cuisine à partir d’un mélange de petites pierres, d’argile et de bouse de vache. Crédit photo : DW (Capture d’écran vidéo)

L’inventeur vend chaque pierre 100 shillings ougandais, soit environ 0.027 € et apparemment, sa reconversion est parfaitement réussie puisqu’il affirme gagner 20 000 shillings ougandais les bons jours, soit 5.38€, que l’on doit comparer au salaire moyen ougandais qui est de 65€ environ par mois ! Certains habitants affirment que les pierres sont plus durables que les briquettes de charbon de bois et le bois de chauffage, et qu’ils peuvent économiser de l’argent car elles s’utilisent pendant quatre jours au minimum. Cette invention est saluée par Patrick Musaazi, responsable de l’environnement du district de Kayunga, qui est heureux de voir que la forêt pourrait ne plus subir les assauts des coupeurs de bois…

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Source
Agenceecofin.comOceans-news.com

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

5 commentaires

  1. Très bel article, technique utilisée depuis le moyen-âge dans les régions de marais , car très peu de bois .
    Il y a même de nos jours une fête qui se déroule touts les ans en Vendée ( france) dans le petit village de triaize . Merci bonne journée

  2. Quand on a pas de pétrole, il faut avoir des idées… pour s’en passer. Les vélos électriques c’est bien mais pourquoi n’ont ils pas des micro alternateurs, ça existe, pour être totalement autonomes??? Y penser ?

  3. Je proposais des mini fours solaires à une époque quand nous étions en Afrique, mais non, ils leur fallaient leur charbon de bois…..

  4. @Rafale le four solaire est intéressant à condition d’aimer la cuisson à la vapeur, au charbon on peut créer des saveurs et différents type de cuisson mais aussi plus rapidement et surtout cela est réalisable sans un sous, moins certain pour un four solaire même avec de la tôle poli qui demande un gros temps de travail pour arriver à un résultat correct (pour obtenir le meilleur rendement réfléchissant). Ce que les peuples reculés ont surtout besoin c’est avoir la paix, ils n’ont pas envie de recevoir un inconnu qui arrive avec sa bonne parole, c’est une perte de temps surtout pour eux, venir s’intéressé c’est différent et ça ouvre plus de portes.

    Sinon pour revenir à l’article, nos anciens dans les montagnes utilisées des bouses de mouton et de paille séchées au soleil pour économiser le bois. ils le font aussi en Afrique.

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