Une supernova serait-elle à l’origine de l’extinction de masse de la période dévonienne ?

Il y a 360 millions d’années, presque la totalité des êtres vivants sur Terre a été complètement rayée de la carte suite à un évènement mystérieux. Une nouvelle étude suggère cependant que c’est l’explosion mortelle d’une supernova qui serait à l’origine de cette extinction de masse.

Notre planète a un passé plein d’énigmes : il y a – 416 à – 358 millions d’années (durant l’époque dévonienne), elle a connu une extinction de masse qui a éliminé près de 70 % des invertébrés de la surface de la Terre. Il s’agit du « Hangenberg », un évènement dont l’origine demeurait jusqu’à présent un véritable mystère pour les chercheurs.

Une toute nouvelle étude vient cependant d’avancer des réponses impliquant une supernova : ce serait l’explosion de cette dernière qui aurait provoqué la disparition de presque tous les êtres vivants de la planète il y a 359 millions d’années.

Dans un article publié dans la revue PNAS le 18 août dernier, un groupe de chercheurs a mis à jour les résultats des recherches qu’ils ont menées sur des roches sédimentaires particulières. Elle présentent en effet la particularité de garder la mémoire fossilisée de milliers de générations de spores végétales (dont celle des générations qui datent de l’époque dévonienne).

Menés par Brian Fields, professeur d’astronomie et de physique à l’université de l’Illinois, à Urbana-Champaign, les scientifiques ont alors découvert des spores qui semblent avoir été brulées par les rayons ultraviolets solaires. Pour eux, la seule explication plausible à ce phénomène serait un appauvrissement longue durée de la couche d’ozone… qui aurait été causée par l’explosion mortelle d’une étoile située à quelques années lumières de notre planète.

Comme l’explique le Pr Fields, dans un communiqué de l’université de l’Illinois : « une ou plusieurs explosions de supernova, à environ 65 années-lumière de la Terre, auraient pu être responsables de la perte prolongée d’ozone ».

A cette distance, les rayons cosmiques générés par l’explosion (rayons X et rayons gamma) peuvent en effet déchiqueter la couche d’ozone qui est alors dans l’incapacité de protéger correctement la Terre des rayons mortels. « L’explosion agit comme un accélérateur de particules, et la Terre est baignée d’une pluie intense de particules de haute énergie […] Celles-ci endommageront la vie et les rayons cosmiques persisteront pendant plusieurs milliers d’années, jusqu’à 100 000 ans ».

Une hypothèse passionnante… mais encore à vérifier

Cette histoire de supernova n’est pour l’instant qu’une simple hypothèse, mais le Pr Brian Fields et ses collègues indiquent qu’il est possible de la vérifier. Si les roches et les fossiles qui datent de l’extinction massive contiennent des traces de plutonium 244 et de samarium 146, alors c’est que les chercheurs ont vu juste. Comme ces deux éléments ne sont pas d’origine terrestre, ils représentent la preuve qu’un évènement cosmique s’est vraiment produit il y a 360 millions d’années.

Pour conclure, le Pr Fields a indiqué que « le message primordial de l’étude est que la vie sur Terre n’existe pas de façon isolée. Nous sommes citoyens d’un cosmos plus vaste, et le cosmos intervient dans nos vies — souvent imperceptiblement, mais parfois férocement ». Les recherches se poursuivent pour appuyer ou démentir leur hypothèse sur les supernovas.

Photo de couverture NASA images / Shutterstock
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