Quand le FBI utilise les réseaux sociaux pour identifier le suspect d’un incendie criminel

Le FBI a mené l’enquête en utilisant des images et des données librement accessibles sur Instagram, LinkedIn et le magasin de vente en ligne Etsy.

Le 30 mai dernier, la ville de Philadelphie (États-Unis) a été le théâtre d’une violente manifestation durant laquelle deux voitures de police ont été incendiées. Les autorités ne sont pas allées de main morte pour attraper les coupables : le FBI a eu l’idée d’utiliser des données récoltées sur les réseaux sociaux pour traquer et coincer les incendiaires.

Des investigations poussées sur LinkedIn et Instagram : C’est un véritable travail de fourmis que les agents du FBI ont effectué pour réussir à identifier une des personnes qui ont incendié les deux véhicules de police. D’après les informations rapportées par le Philadelphia Inquirer, les investigations ont démarré à partir de photos et images prises par un média local et dans lesquelles on peut voir une femme, le visage masqué par un foulard, en train de jeter un débris enflammé dans une voiture de police.

Les enquêteurs ont alors recherché des vidéos des manifestations de Philadelphie sur Instagram et Vimeo dans le but d’avoir une image plus nette de la suspecte. C’est ainsi qu’ils ont pu voir qu’elle portait un t-shirt avec le slogan « Gardez les immigrants. Déportez les racistes. » (la manifestation fait suite au meurtre de George Floyd par la police.) Il s’agit d’un t-shirt vraiment très particulier, car on n’en vend que sur le site de vente en ligne Etsy. En farfouillant sur le site, le FBI a découvert que quelques jours avant la manifestation, quelqu’un avait donné 5 étoiles au vendeur du fameux t-shirt.

À partir du pseudonyme de l’utilisateur, les enquêteurs ont pu remonter jusqu’à une suspecte qu’ils sont parvenus à identifier sur LinkedIn… Selon les enquêteurs, il s’agit bel et bien de la femme masquée sur les images qui ont lancé le FBI sur la piste des réseaux sociaux. Âgée de 33 ans, elle risque sept ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 250 000 dollars.

Les réseaux sociaux pour surveiller les manifestations ?

Le FBI insiste particulièrement sur le fait qu’il n’y a eu aucune violation de vie privée au cours de l’enquête. Comme le rapporte le Philadelphia Inquirer, les investigations ont été menées à partir de données et images qui sont librement accessibles sur les réseaux sociaux.

https://twitter.com/codepo8/status/1277158694472552451

La méthode ne fait cependant pas l’unanimité : l’avocat de l’intéressée, maître Paul Hetznecker, pointe notamment du doigt le fait que les internautes ne sont pas du tout conscients que la police peut utiliser ce qu’ils partagent sur le Net pour les identifier. Hetznecker est même allé jusqu’à affirmer que « les médias sociaux […] sont devenus un terrain fertile pour la surveillance du gouvernement. »

Maitre Hetznecker dénonce également des « similitudes inquiétantes avec des cas antérieurs de surveillance excessive par les forces de l’ordre américaines » : « la question est de savoir si [les recherches menées par le FBI] ont porté atteinte aux intérêts de chacun en matière de vie privée sur la base de la recherche d’une ou deux personnes ».

Les investigations continuent pour essayer d’attraper tous les autres manifestants qui ont participé à incendier les deux voitures de police.

Photo de couverture Photo Spirit / Shutterstock
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Andy RAKOTONDRABE

Il n’y a pas de réussites faciles ni d’échecs définitifs.

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