Le Consumer Electronics Show (CES) se déroule chaque année au mois de janvier à Las Vegas, dans le Nevada, aux États-Unis. Depuis sa création en 1967, le salon est devenu l’événement le plus important consacré à l’innovation technologique dans l’électronique grand public.
Le CES est une vitrine prestigieuse qui permet aux fabricants et aux marques de présenter leurs produits, et le Laundroid était l’une des principales attractions de l’édition 2018. Ce robot garde-robe doté d’une intelligence artificielle était censé simplifier le quotidien de nombreux ménages. Seven Dreamers — la start-up japonaise à l’origine du concept — le présentait comme une armoire intelligente capable de trier et de plier les vêtements.
Un design pensé pour une utilisation pratique
Son fabricant est même allé jusqu’à promettre un modèle sophistiqué capable de laver, sécher et repasser les vêtements automatiquement. Malheureusement, la fameuse machine est devenue la grande absente de l’édition 2019 du Consumer Electronics Show: Seven Dreams a annoncé sa faillite moins de quatre mois après la clôture de l’événement.
Laundroid se distinguait par son design minimaliste et futuriste: il ressemblait davantage à un grand monolithe qu’à un placard. Son bac inférieur pouvait contenir une quarantaine d’articles. La machine utilisait ses caméras pour scanner les vêtements.
Une antenne Wi-Fi lui permettait de se connecter à un réseau Internet. L’intelligence artificielle qui l’animait recherchait sur Internet la meilleure façon de plier chaque type de vêtement. L’utilisateur pouvait ensuite suivre le rangement grâce à une application dédiée sur son smartphone. À noter que cette application pouvait aussi être utilisée pour le réglage du fonctionnement de la machine.
Un échec retentissant malgré un soutien de taille
Seven Dreams a visiblement imaginé un produit trop ambitieux pour attirer l’attention des consommateurs. Son fonctionnement reposait sur une combinaison complexe de technologies : robotique, analyse d’images et intelligence artificielle. La première génération du Laundroid était vendue à 16 000 dollars, ce qui n’en faisait pas vraiment un produit grand public. La start-up a alors continué à travailler sur son concept pour arriver à un prix unitaire de 2 000 dollars, mais en vain.
Le projet avait pourtant bénéficié du soutien de quelques grands noms de l’industrie de l’électroménager. En effet, les géants japonais Panasonic et Daiwa House ont financièrement soutenu son développement. Laundroid devait particulièrement intéresser la deuxième entreprise, car celle-ci se spécialise dans les équipements ménagers pour personnes à mobilité réduite. Précisons que les deux compagnies avaient participé à hauteur de 60 millions de dollars.
Laundroid plié par l’ambition de son concepteur
Son absence lors du Consumer Electronics Show 2019 soulevait les doutes sur la poursuite du projet de penderie intelligente. Après des mois de communication inexistante, Seven Dreams annonçait sa faillite, le 23 avril 2019. Les investissements pour améliorer Laundroid auront conduit la start-up nippone à sa perte. Celle-ci avait accumulé plus de 20 millions de dollars de dettes – contractées auprès de 200 créanciers – dans sa folle ambition.
Le cas du Laundroid rappelle à quel point il est difficile d’innover, il y a un écart considérable entre les idées et leur mise en pratique. Les « flagships » des salons de l’électronique grand public n’atteignent que très rarement l’étape de la commercialisation.