Comment fabriquer des oyas (ollas), cette méthode ancestrale de pots enterrés pour économiser l’eau ?

Les ollas sont très utilisés dans le Sud de la France, mais petit à petit, ils envahissent aussi le Nord, et c'est une bonne nouvelle !

Si vous vivez ou que vous vous déplacez souvent dans le Sud de la France, vous avez peut-être déjà vu des ollas ! Si, en revanche vous vivez dans le Nord de la France, cette technique d’arrosage économe en eau qui date de l’Antiquité, n’est pas encore très utilisée. Bien sûr certaines villes ou particuliers utilisent déjà les ollas mais c’est encore assez rare. Les ollas sont ces jarres en terre cuite, enterrées que l’on dissémine dans les jardins ou les parterres de fleur, que l’on remplit d’eau et qui permettent un arrosage qualitatif et économique pour les plantes. Vous pouvez évidemment acheter ces poteries, mais vous pouvez aussi les fabriquer.

Un olla, comment ça marche ?

Les ollas que l’on trouve aussi sous l’appellation oyas sont un système d’arrosage qui est utilisé depuis plus de 4000 ans dans tous les pays du monde. L’olla est un réservoir d’eau que l’on enterre près des cultures et dans lequel la plantes va puiser l’eau dont elle a besoin. L’olla fonctionne en fait comme un diffuseur que l’on enterre dans le sol et que l’on remplit d’eau. Ce réservoir est fait de pot en argile en générale ou en terre cuite, des matériaux poreux qui laissent passer l’eau. Avec un olla, la plante puisera l’eau nécessaire et ne risque ni la sécheresse, ni le sur-arrosage.

Culture de niébé irriguée par jarres enterrées.
Par Pauline Samain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54950313

Quels sont les avantages d’un oya ?

L’oya permet d’éviter les pertes d’eau par évaporation puisque le récipient est enfoui dans la terre. Vous ne mouillerez plus jamais les feuilles de vos plantes, fleurs, légumes, au risque de leur infliger des maladies comme l’oïdium. Vous ne mouillerez pas non plus le sol à outrance, évitant ainsi la prolifération d’herbes envahissantes. Cela permet aussi d’éviter aux plantes ce que l’on appelle le stress hydrique, causé par un manque d’eau ou à l’inverse, un surplus. Et bien entendu, vous ferez de substantielles économies d’eau, si vous utilisez votre eau du robinet pour l’arrosage et que vous ne disposez pas de récupérateurs d’eaux de pluie. En fonction de la capacité de votre olla, vous espacerez les arrosages d’une semaine environ, pour un olla de 5 litres par m². Ce qui vous permettra aussi de vous absentez quelques jours.

Comment installer un oya ?

Dans la mesure du possible, il faut installer l’olla avant les plantations, mais ce n’est évidement pas toujours possible… Si vous l’installez après plantations, prenez garde de ne pas trop abîmer les racines de vos plantes. L’olla s’enterre intégralement, hormis le col de l’olla, qui lui, dépasse de 1 à 5 centimètres, fermé par un couvercle qui vous permettra le remplissage, mais évitera la prolifération des moustiques dans une eau stagnante. Les ollas ont une contenance de 0.3 litres à 20 litres environ; ils diffusent autour d’eux sur environ 3 fois leur diamètre. Il existe aussi de petites tailles pour les plantes d’intérieur, jardinière ou pot de fleurs extérieurs. Vous allez aussi pouvoir les installer au potager, et c’est peut-être là qu’ils sont les plus intéressants pour un jardinier débutant ! Ils peuvent arroser les tomates, aubergines, courgettes, concombres, fraisiers; des plantes qui poussent en pied… En revanche, ils sont moins efficaces pour les légumes en rang (oignon, carotte, poireau etc.) ou alors, il faudrait cribler votre potager d’un rang d’olla entre chaque rang de légumes !

Comment fabriquer un olla à moindre coût ?

Un olla c’est donc un pot en terre cuite ou en argile. Vous pouvez donc acheter de simples pots en terre cuite, même les moins chers pour réaliser votre olla. Il faudra cependant boucher le trou d’évacuation d’eau avec un petit bouchon en liège coupé, du mortier, ou un peu de silicone. Ensuite vous le placez en terre, en laissant la « corniche » dépasser du trou. Pour le couvercle, une soucoupe d’un diamètre plus petit fera l’affaire, pensez juste à installer une petite vis ou une poignée pour pouvoir la retirer facilement. Un olla maison de 5 litres vous reviendra tout au plus à une dizaine d’euros et fonctionnera de la même manière qu’un olla déjà fabriqué ! Grâce aux ollas, vous pourrez économiser entre 50 et 70% de l’eau que vous utilisez pour arroser vos plantes… Et les oublis seront beaucoup moins fréquents !

Culture de niébé irriguée par jarres enterrées. / Observation de l'écoulement de l'eau 24 h après remplissage.
Par Pauline Samain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54950313 / Par Pauline Samain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=55121340

Les précautions à prendre pour préserver vos ollas ?

Dès les premiers froids et avant les gelées, il faudra les vider au moyen d’une petite pompe ou avec des tissus lavables. Le gel pourrait casser les poteries, il faudra donc également les pailler, comme vos cultures. Ne les remplissez jamais avec de l’eau sale, ou trop calcaire, les impuretés pourraient boucher les pores du contenant. Vous pouvez évidemment utiliser de l’eau de pluie récupérée, mais filtrée de préférence. Attention aux outils, l’olla est fragile, un coup de bêche mal placé, et il faudrait le remplacer !

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Source
Gerbeaud.comFrance3-regions.francetvinfo.fr

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

Un commentaire

  1. Bonjour
    Ma question : est-ce que vous mettez de l’engrais sur toute la surface de la serre ou seulement à l’endroit de la plantation et quel engrais mettez vous ?
    Merci d’avance

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